Frédéric Kanouté a accordé cette semaine une longue interview à nos confrères de SO Foot, dans laquelle il est revenu sur plusieurs sujets, du début de sa carrière jusqu’à sa reconversion après son départ à la retraite.
Le Malien, qui est l’un des joueurs les plus appréciés du continent, a notamment parlé du choix qu’il avait à faire à un certain moment, entre la France et le Mali, et les raisons d’avoir opté pour les Aigles. Extrait:
Ta période à Tottenham correspond à tes premières sélections en équipe du Mali, le début d’une riche carrière internationale. Tu as pourtant fait toutes tes classes avec les équipe de France Espoirs…
Oui, cela a été un petit clash au niveau de mon club. Forcément, ils pensaient recruter un Français, et d’un coup, je deviens malien, ils n’ont pas compris (rires). C’était juste avant la Coupe d’Afrique en plus. Tu dois quitter ton club pendant deux mois. Cela n’a pas été facile, mais j’avais beaucoup réfléchi avant de prendre ma décision. J’avais tout expliqué à mon entraîneur, David Pleat, qui était intérimaire à ce moment-là. Il m’a convoqué dans son bureau pour me faire changer d’avis. Mais j’étais sûr de moi, je lui ai dit : « Écoute, je ne suis plus un enfant, si j’ai pris cette décision, ce n’est pas pour faire marche arrière. » Il a cédé.
J’ai toujours été un amoureux du football africain. Plus jeune, je regardais les matchs de Coupe d’Afrique, j’adorais ça. Et puis c’était l’appel du pays, de mes origines. À l’époque, l’équipe de France, c’était très difficile d’y accéder. Il ne s’agissait pas de refuser la concurrence, mais j’avais envie de rendre quelque chose à mon pays d’origine et de construire quelque chose sur le long terme. Tout se fait toujours dans un sens, mais rarement dans l’autre, j’ai décidé de faire le chemin inverse et d’aider à développer le football malien sur la durée. Avec le recul, je me dis que ça n’a pas toujours été facile, mais je ne regrette pas, j’ai eu des très bons moments. Aujourd’hui, si je suis là à faire des choses avec ma fondation, c’est avant tout grâce à ma carrière internationale. Cela m’a ouvert des portes, cela a facilité les choses. Jouer pour le Mali, c’était un parcours à la fois humain et professionnel.