Le milliardaire visionnaire fondateur de la société d’astronautique a présenté mardi soir un plan ambitieux pour établir une “ville” sur la planète rouge. L’idée est d’envoyer des humains à bord de grands vaisseaux équipés de cabines.
Un rêve ou une réalité proche? Le milliardaire visionnaire Elon Musk, fondateur de la société SpaceX, a dévoilé mardi soir un plan ambitieux pour établir une “ville” sur Mars en y envoyant des humains à partir de 2024. Le transport se ferait à bord de grands vaisseaux réutilisables équipés de cabines, réapprovisionnés en carburant en orbite, au prix de 100 000 dollars par personne. Son projet prévoit aussi un retour possible vers la Terre, à condition de construire une usine transformant le méthane de la planète rouge.
Sous un globe géant représentant la planète visée, lors du 67e Congrès international de l’astronautique à Guadalajara au Mexique, Elon Musk a notamment diffusé cette vidéo futuriste en images de synthèse résumant son projet: envoyer des hommes et des femmes sur Mars.
Sous un globe géant représentant la planète visée, lors du 67e Congrès international de l’astronautique à Guadalajara au Mexique, Elon Musk a notamment diffusé cette vidéo futuriste en images de synthèse résumant son projet: envoyer des hommes et des femmes sur Mars.
Dès 2018, SpaceX doit envoyer une capsule Dragon (conçue pour le vol habitable) sans équipage sur la quatrième planète du système solaire.
Au-delà de la prouesse technologique qu’il reste à réaliser, Elon Musk a détaillé son approche d’un point critique pour le projet: l’argent. Le milliardaire a reconnu que son plan d’une “civilisation autosuffisante sur Mars” nécessite un “immense partenariat public-privé”, mais n’a pas annoncé d’alliance avec des agences spatiales gouvernementales. Les places à bord du premier vol seront chères, mais l’objectif est de “le rendre abordable à presque tous ceux qui veulent y aller”, en ramenant peu à peu le prix du ticket de 200 000 dollars à 100 000 dollars.
Deux tirs d’un même lanceur, ravitaillement en orbite
Avant SpaceX, la Nasa a déjà annoncé ses propres projets pour y envoyer des hommes dans la décennie 2030.
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Blue Origin, fondée par le directeur d’Amazon Jeff Bezos, compte aussi construire une énorme fusée baptisée New Glenn, indiquant toutefois que l’objectif d’atteindre Mars prendrait plusieurs décennies.
Le projet d’Elon Musk prévoit ainsi pour quitter l’atmosphère terrestre et rejoindre la planète rouge une fusée décomposée en trois parties. La première est le lanceur ou booster gigantesque de 77,5m de haut, capable de retourner sur Terre intact, avec comme charge utile deux possibilités: en premier l’énorme vaisseau de transport avec jusqu’à 100 passagers, ensuite un ravitailleur ou tanker également destiné à retourner à la surface terrestre. SpaceX ambitionne d’atteindre 1000 lancements avec un seul booster et une centaine de réutilisation de tanker.
Deux tirs successifs pour un seul transport: la fusée serait rejointe en orbite autour de notre planète par le réservoir pour être réapprovisionnée en carburant, avant d’entamer son voyage de 80 jours vers Mars. Son arrivée débuterait par un délicat aérofreinage dans la fine atmosphère martienne avant de se poser avec son réacteur principal.
Le plan est si ambitieux que les experts s’interrogent. “Il est improbable que [Musk] soit capable d’amener des humains sur Mars en 2025”, un an après leur départ de Terre, estime par exemple John Logsdon, l’ancien directeur de l’Institut de politique spatiale de l’Université George Washington.
L’expert rappelle que le milliardaire a déjà péché par excès d’optimisme dans le passé concernant ses lanceurs, et pointe le problème du coût: “Des dizaines de milliards de dollars et SpaceX n’a pas cet argent.”
De premières “missions exploratoires” risquées
Visionnaire ou mégalo, l’entrepreneur de 45 ans d’origine sud-africaine a en attendant évoqué des vaisseaux spatiaux équipés d’un restaurant, de cabines, de jeux adaptés à l’absence de gravité et de films. “Il faut que ça soit fun et excitant, il ne faut pas que ça soit inconfortable et ennuyeux”, a affirmé celui également à l’origine desvoitures électrique Tesla ou encore des projets de transports futuristes Hyperloop.
Et le retour sur Terre? Une fois sur Mars, les humains devraient y construire une usine produisant du carburant à partir des ressources en méthane disponibles, ce qui pourrait permettre un tel voyage dans l’autre sens.
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Mais le message des premières “missions exploratoires” avant “la construction d’une ville” est clair: “le risque de décès sera élevé”.L’énorme explosion de leur dernier lanceur, début septembre, semble confirmer ce risque.