Après avoir abandonné la culture du coton pendant des années, le Soudan a décidé de se remettre dans la production de l’or blanc. Une décision motivée par la hausse des prix de la matière première sur le marché mondial. Des milliers d’hectares de coton seront plantés, mais pour atteindre un bon rendement, le pays devra relever de nombreux défis.
Alors que les prix du coton affichent une hausse sur le marché mondial, le Soudan décide d’augmenter sa production cotonnière pour profiter de la manne. Le pays dispose de nombreuses ressources agricoles, mais l’or blanc est sa principale culture. D’ailleurs, avant la découverte du pétrole chez le voisin de la Libye, le coton était la première exportation. Mais le conflit inter-soudanais déclenché en 2011 entre le pays et des factions proches du Soudan du Sud pour le contrôle de l’Abyei, région riche en pétrole, a dissuadé beaucoup d’investisseurs étrangers. Ainsi, des millions d’hectares de terre sont restés inexploités et les exportations ont considérablement chuté. Lorsque la crise s’est apaisée, au lieu de se remettre dans la culture du coton, en mettant en place une industrie textile pour valoriser la matière première afin d’augmenter les revenus des producteurs restés encore faibles, les autorisés ont préféré miser sur l’or noir. Mais aujourd’hui, et face à l’instabilité des cours du baril de pétrole et la hausse des prix de la plante textile, le pays a décidé de relancer la production de son coton, connu pour sa fibre extra-longue.
Plus de 800 000 hectares de coton à planter
Des milliers d’hectares de coton seront ainsi plantés. Le directeur du département de recherche au ministère de l’Agriculture, Ahmed Al-Tijani, a annoncé auprès de l’APA que «le projet prévoit la culture de 600 000 hectares à partir des eaux irriguées et 200 000 tirés des eaux pluviales». Pour réussir ce pari, le pays s’appuiera sur l’expérience de la Chine et de l’Inde, grands producteurs de coton.
Selon Al-Tijani, «Les 95% de la superficie totale du coton seront constitués d’une espèce génétiquement modifiée, basée sur l’expérience chinoise et indienne, et les 5 % restants seront constitués des espèces traditionnelles, notamment l’espèce de Barkat». Mais il ne suffit pas juste de copier le modèle asiatique pour produire du coton de bonne qualité. Pour que les producteurs puissent avoir le rendement espéré, il faut que l’Etat soudanais intervienne : les planteurs qui dépendent en grande partie de la pluviométrie ne disposent pas suffisamment de financements et d’intrants pour mener à bien leurs campagnes.
Avec latribune