Dédié à la jeunesse, le 5e Sommet UA-UE s’ouvre cet après-midi après un déjeuner offert par la Côte d’Ivoire. Après Le Caire en 2000, Tripoli en 2010, Abidjan reçoit le premier sommet entre les deux organisations régionales, organisé en Afrique subsaharienne. Côté africain, plus de 81 chefs d’Etat, de gouvernements et/ou leurs ministres devraient représenter les 54 pays membres de l’UA. Côté européen, les 27 pays membres de l’UE et la Grande-Bretagne ont une présence minime. Leurs chefs d’Etat sont pour beaucoup absents. Voici une liste de présence non exhaustive dressée par «La Tribune Afrique».
Dans le faste de l’Hôtel Ivoire, sur les bords de Lagune Ebrié, le principal enjeu de ce Sommet UA-UE, c’est la refonte des relations euro-africaines. A l’approche de l’expiration en 2020 de l’Accord de Cotonou qui régit depuis 2000 les relations entre les deux organisations, les chefs d’Etat africains vont poser sur la table la rénovation du partenariat entre les deux organisations. Un enjeu crucial pour lequel l’Afrique s’est déplacée en masse. Moins pour l’Europe qui marque quelques absences.
Les chefs d’Etat africains, présents à l’appel
Côté africain, les délégations ont commencé à affluer dans la capitale économique ivoirienne depuis hier. Alassane Ouattara, leur hôte, a reçu une quarantaine de ses homologues ou leurs représentants à l’aéroport international d’Abidjan. Parmi les présents, le président du Rwanda Paul Kagamé qui présentera, après les discours d’Alassane Ouattara et d’Alpha Condé, respectivement présidents de la Côte d’Ivoire et de l’Union africaine, les réformes au sein de l’organisation panafricaine. Tous sont présents à Abidjan.
Ensuite, dans un défilé incessant de cortèges, leurs homologues du Continent se sont succédé. Sans respecter un ordre d’arrivée établi, l’on a pu apercevoir le Nigérian Muhammadu Buhari, le Togolais Faure Gnassingbé Eyadema, le nouveau président angolais Joao Lourenço, le Nigérien Mahamadou Issoufou, le Malien Ibrahim Boubacar Keïta, le Camerounais Paul Biya, le Djiboutien Ismail Omar Guelleh ou encore l’Equato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.
Abidjan ne sera pas le nouveau terrain d’un «Ping-Bong»
Ont également marché sur le tapis rouge de l’Hôtel Ivoire, le chef du gouvernement de transition de la Libye, Fayyed Al-Sarraj, le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Centrafricain Faustin Archange Touadéra, le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, le Sud-Africain Jacob Zuma, le Béninois Patrice Talon ou encore le Sénégalais Macky Sall.
Les conflits personnels ou diplomatiques ont également pris leur place dans le décor. Dans les couloirs du palace qui offre son cadre au huis clos des chefs d’Etat, Ali Bongo Ondimba ne devrait pas croiser son opposant Jean Ping, snobé par l’Union africaine lorsqu’il est venu présenter son mémorandum au secrétariat conjoint UA-UE.
Joseph Kabila, Mnangagwa, les grands absents ?
La photo de groupe en marge de l’ouverture risque d’être plus restreinte que prévu. A couteaux tirés avec l’UE sur la question de la transition politique, Joseph Kabila de la RDC n’a ni infirmé ni confirmé sa présence sur la lagune. A l’heure d’envoyer l’invitation à Harare, Robert Mugabe était encore au pouvoir. Difficile de dire si Emmerson Mnangagwa se servira du carton pour passer les portiques de l’Hôtel Ivoire.
Suspense sur la présence du roi Mohammed VI
Petit suspense d’avant sommet, la présence du roi Mohamed VI du Maroc, arrivé à Abidjan depuis le 26 novembre pour une «visite d’amitié et de travail», est l’objet de toutes les spéculations. La présence à Abidjan d’une délégation du Front Polisario, indépendantiste non reconnu par Rabat, pourrait expliquer l’absence du roi du Maroc lors de la rencontre.
Pour d’autres observateurs, le roi Mohamed VI, chargé du dossier de la migration en Afrique, pourrait présenter ses premières propositions sur la question migratoire, actualité brûlante du Sommet. Par ailleurs, le chef d’Etat marocain devrait revendiquer son rôle de pont entre l’Afrique et l’Europe -son pays n’est séparé des côtes européennes que de 14 kilomètres. Le souverain marocain devrait aussi profiter de ce sommet pour faire avancer ses dossiers sur l’adhésion du Maroc à la CEDEAO et grappiller quelques soutiens au Polisario. Mais toutes les hypothèses sur la présence du roi Mohammed VI restent au conditionnel jusqu’à l’ouverture de la grand-messe !
Peu d’Européens à l’appel
Du côté des Européens, Angela Merkel, la chancelière allemande va marquer sa présence au Sommet. Sur la fiche de présence également, le président français Emmanuel Macron au lendemain de son discours de politique africaine à Ouagadougou au pays de Roch Marc Christian Kaboré. Toujours du côté de l’Union européenne, le Premier ministre belge Charles Michel sera présent dans la salle avec ses homologues africains, après une visite officielle au Mali. Le ministre des Affaires étrangères de la Grande-Bretagne, Boris Johnson est présent de même que Stefan Löfven, le Premier ministre de la Suède, Paolo Gentiloni, le Premier ministre italien, António Costa, le Premier ministre du Portugal, Xavier Bettel, Premier ministre du Luxembourg
La délégation de l’UE sera conduite par Fédérica Mogherini, la ministre des Affaires étrangères de l’Union. Elle devrait être assistée par Antonio Tajani, le président du Parlement européen, le Luxembourgeois Jean Claude Juncker, président de la commission de l’UE, de nombreux commissaires européens, dont Neven Mimica, chargé du développement. Si de nombreux ministres européens ont mené le travail en amont du huis clos présidentiel, plusieurs chef d’Etat européens manqueront l’appel d’Abidjan.
Avec latribuneafrique