Avec une économie qui chancelle depuis la crise des prix des matières premières et note souveraine qui sensiblement dégringolé, l’Afrique du Sud se voit obligée de mobiliser à nouveau les investissements pour se relever. Et ce défi, le nouveau président sud-africain Cyril Ramaphosa l’a vite compris.
Lundi 16 avril, à la veille de son départ à Londres pour participer au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Commonwealth (CHOGM 2018), le président sud-africain a dévoilé son plan pour séduire les investisseurs et mobiliser quelque 1 200 milliards de rands (environ 100 milliards de dollars) sur les cinq prochaines années. Et pour ce faire, un forum sur les investissements sera organisé dans le pays en août ou en septembre prochain, a indiqué le président sud-africain.
«Cet évènement, qui impliquera des investisseurs nationaux et internationaux à parts égales, ne vise pas seulement à être considéré comme un simple forum pour discuter du climat des affaires», a expliqué Ramaphosa.
Selon lui, la rencontre devra mettre le point sur l’avancement des investissements déjà approuvés et sera l’occasion de permettre aux investisseurs potentiels de dénicher des opportunités sur le marché sud-africain.
«Etant donné le niveau actuel des investissements, il s’agit là d’un objectif ambitieux, mais réalisable qui permettra de donner une impulsion considérable à notre économie», a Ramaphosa en ajoutant que son pays parviendra ainsi très vite à des résultats rapides et quantifiables.
Pour réussir ce sommet, le chef de l’Etat arc-en-ciel a annoncé l’envoi en amont, de quatre émissaires en Asie, au Moyen-Orient, en Europe et en Amérique afin d’aller à la rencontre de potentiels investisseurs. Cyril Ramaphosa a ajouté que ce rendez-vous sera également pour lui l’opportunité de mobiliser les grands investisseurs et chefs d’entreprise basés au Royaume-Uni en promouvant son pays comme une destination de premier choix pour les investissements.
Terre de prospérité des investissements
Malgré la crise qui sévit dans le pays, l’Afrique du Sud garde sa réputation d’une terre de prospérité pour les investissements : en février 2017, l’Afrique du Sud avait été reconnue comme étant le pays le plus profitable pour les investisseurs depuis l’année 1900.
Le classement dressé par le Crédit Suisse Global Investment Returns Yearbook 2017, en collaboration avec la London Business School (LBS) indiquait en effet que sur plus d’un siècle, l’Afrique du Sud était le pays qui a le plus offert de rendement aux investisseurs. La nation Arc-en-ciel est arrivée en tête devant des géants mondiaux comme l’Australie, les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande et le Canada. L’étude indique que les valeurs sud-africaines ont offert 7,2% de rendement, soit deux points de pourcentage de plus que la moyenne mondiale.
«L’Afrique du Sud s’est bien comportée en partie grâce à ses ressources. Elle s’est développée avec succès en diversifiant son économie et a réalisé une très bonne transition pacifique après l’apartheid, c’est un gage de stabilité», expliquait à l’époque à Bloomberg, Paul Marsh, professeur émérite à la LBS et un des auteurs de l’étude.