Avec la participation de l’Iran, de l’Inde ou encore du Pakistan, l’Organisation de coopération de Shanghai s’est réunie pour entériner la coopération dans plusieurs secteurs majeurs. Un optimisme qui tranche avec la désunion affichée au G7.
A l’heure de l’émergence progressive d’un monde multipolaire, le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) qui s’est déroulé du 9 au 10 juin 2018 à Qingdao en Chine, symbolise-t-il davantage la coopération que le G7 ?
Pierres angulaires de l’organisation, les chefs d’Etat chinois et russe se sont en tout cas félicité de la progression de l’intégration du bloc asiatique. Xi Jinping a ainsi souhaité la bienvenue à l’Inde et au Pakistan, qui ont rejoint l’organisation en juin 2017. Vladimir Poutine s’est de son côté réjoui que l’OCS devienne «encore plus forte».
The world in 2018 in two photos. pic.twitter.com/PIM3xuIH8l
— Janis Mackey Frayer (@janisfrayer) June 9, 2018
Le président iranien Hassan Rohani, dont le pays a le statut d’observateur à l’OCS, a lui aussi assisté au sommet lors duquel il a pu s’assurer des soutiens chinois et russe sur le dossier du nucléaire iranien. Malgré le retrait américain de l’accord, Vladimir Poutine s’est dit favorable à la «mise en œuvre inconditionnelle du texte». Quant au président chinois, il a également appelé à sauver l’accord malgré la décision de Donald Trump.
Face au manque d’unité affiché au sein du G7, Vladimir Poutine à ironisé sur le «babillage inventif» de ses membres, leur suggérant ainsi de «se tourner vers les sujets concrets relevant d’une vraie coopération».
Et pour cause, le Sommet du Groupe des 7 (G7), au Canada, a confirmé que la relation entre Washington et ses alliés européens n’était pas des plus sereines. «En quelques secondes, vous pouvez détruire la confiance avec 280 caractères sur Twitter», a ainsi amèrement résumé le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, après que Donald Trump a finalement refusé de soutenir le communiqué final du sommet.
Même amertume du côté de Paris, où le Bureau du président Emmanuel Macron a confié à l’AFP le 10 juin : «La coopération internationale ne peut dépendre de colères ou de petits mots. Soyons sérieux et dignes de nos peuples.»
Face à cette désunion manifeste, fallait-il regarder du côté de Qingdao, et non de La Malbaie ce 9 juin pour observer un modèle de coopération internationale ? Les participants au sommet de l’OCS ont en tout cas mis un point d’honneur à afficher leur unité, sur un certain nombre de dossiers majeurs.
Commerce, Syrie, terrorisme : l’OCS dresse la liste des objectifs communs
Les questions de sécurité régionale ont tenu une place importante lors du sommet de l’OCS. Alors que les chefs d’Etat de l’Organisation se sont montrés préoccupés par l’obtention d’armes chimiques et biologiques par des groupes terroristes, ils se sont mis d’accord sur une coopération internationale plus étroite en la matière. Confrontés au retour de combattants islamistes dans leur pays d’origine, les pays de l’OCS se sont engagés à un meilleur partage des renseignements et à une simplification des procédures d’extradition pour les terroristes présumés.
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Abordant le dossier syrien, l’organisation a prôné l’instauration d’une paix durable dans le pays à travers la recherche d’une solution politique en privilégiant le dialogue national. Dans sa déclaration commune, l’OCS précise que le processus de paix doit respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de Damas. Les efforts déployés par la Russie, la Turquie et l’Iran ont notamment été salués au vu des résultats obtenus dans plusieurs zones où ont cessé les hostilités entre forces gouvernementales et rebelles.
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Concernant les questions commerciales, abordées à Qingdao, l’OCS a encouragé à multiplier les investissements mutuels entre les pays membres.