Une pléiade de chefs d’Etats africains ont répondu présent au sommet Chine-Afrique du 3 au 4 septembre 2018. En pleine guerre commerciale avec les Etats-Unis, la Chine a défendu ses intérêts et ses investissements sur le Continent. Devant ses homologues africains, le président Xi Jinping s’est voulu rassurant sur les intentions de son pays qui est néanmoins déterminé à poursuivre ses investissements en Afrique et à faire du Continent un pilier majeur de son initiative «One belt, One road» ou les nouvelles routes du soi.
Le 3e sommet sino-africain s’est ouvert ce lundi 3 septembre à Pékin, en présence de 54 délégations venues du Continent, des représentants de l’ONU, de l’Union Africaine ainsi que 26 organisations africaines et internationales. Ce forum professionnel placé sous le thème «Une communauté de destin et partenariat mutuellement avantageux», est une manifestation d’envergure en terre chinoise, premier partenaire commercial de l’Afrique. Le pays asiatique s’est voulu modeste et rassurant. Le président chinois Xi Jinping a déclaré lundi que les entreprises de son pays ne devaient pas se contenter de «projets de vanité» en Afrique, soulignant au passage l’importance du respect mutuel dans les relations commerciales entre la Chine et ses partenaires africains.
«La Chine n’interfère pas dans les affaires intérieures de l’Afrique et n’impose pas sa propre volonté à l’Afrique. Ce que nous apprécions, c’est le partage de l’expérience en matière de développement et le soutien que nous pouvons apporter au rajeunissement et à la prospérité de l’Afrique», a déclaré Jinping, rapporté par Reuters.
Xi Jinping défend la stratégie chinoise en Afrique
Il prône également des investissements dans des projets porteurs de développement. La Chine qui vient de s’engager pour un prêt de 60 milliards de dollars à l’Afrique, dans le sillage du sommet des pays du Brics, a démenti par la voix de son président vouloir attirer les pays africains dans le piège de la diplomatie de la dette. Pékin a également rejeté les critiques selon lesquels qu’il ne s’intéresse qu’à l’extraction des ressources naturelles africaines. La première économie d’Asie a aussi réfuté les allégations de ses détracteurs qui l’accusent de ne financer que des projets irrespectueux de l’environnement, et d’avoir recours à des travailleurs chinois au lieu de recruter de la main-d’œuvre locale africaine.
L’appel à la responsabilité sociale des entreprises chinoises
Tout en niant les différentes allégations, le président chinois a tenu à rappeler aux entreprises chinoises leurs responsabilités dans les pays où elles opèrent en Afrique.
«J’espère que nos entrepreneurs agiront pour assumer des responsabilités sociales et respecter la culture et les traditions locales», a déclaré Xi Jinping. « J’espère également que vous ferez plus pour la formation du personnel et l’amélioration de la vie des populations locales et que vous mettrez davantage l’accent sur l’environnement et les ressources », a-t-il ajouté.
Tout en appelant à davantage de prudence pour garantir la durabilité des projets, la Chine a réitéré sa volonté de poursuivre son programme de financement des projets de développement sur le Continent par la dette, mais aussi de tenir le calendrier de déploiement de son initiative «One Belt, One Road», dans laquelle l’Afrique a une place importante à jouer. Le projet chinois a pour objectif de relier la Chine par mer et par terre à l’Asie du Sud-Est et centrale, au Moyen-Orient, à l’Europe et à l’Afrique. A travers l’initiative, Pékin promet 126 milliards de dollars d’investissements auxquels pourraient prétendre les pays africains, qui entre 2000 et 2016, ont bénéficié d’environ 125 milliards de dollars de prêts chinois, selon l’Initiative de recherche Chine-Afrique de l’Université Johns Hopkins de Washington. Ainsi, plusieurs chefs d’Etat africains dont les économies sont tributaires des investissements chinois ont assisté à ce Forum. Parmi eux, le Sénégalais Macky Sall, le Sud-africain Cyril Ramaphosa, l’Egyptien Abdel Fattah al-Sisi, le Zambien Edgar Lungu, le Gabonai Ali Bongo, l’Ivoirien Alassane Ouatara, le Nigérian Muhammadu Buhari, le Congolais Denis Sassou Nguesso, et le Burkinabé Roch Marc Kabore….
Avec la tribune afrique