Dans une étude publiée ce 2 octobre – la toute première de sa nouvelle collection annuelle intitulée « Pauvreté et prospérité partagée » –, la Banque mondiale met en avant la lutte contre les inégalités comme le rempart pour faire reculer la pauvreté dans la monde.
S’appuyant sur des données recueillies notamment auprès de pays cités comme modèles (le Brésil, le Mali ou encore la Tanzanie), les chercheurs de l’institution ont identifiées six stratégies (ci-dessous) à l’ « efficacité avérées » pour aboutir à cette fin. Ces dernières ont pour effet « la hausse des revenus des pauvres ainsi qu’une amélioration de leurs accès aux services essentiels et de leurs perspectives de développement à long terme, sans entraver pour autant la croissance ».
« – Développement de la petite enfance et nutrition : il s’agit d’aider les enfants au cours des 1 000 premiers jours de leur vie, puisque des carences nutritionnelles et un sous-développement cognitif pendant cette période peuvent provoquer des retards d’apprentissage et une moins bonne réussite scolaire plus tard.
– Couverture médicale universelle : une couverture médicale pour permettre à ceux qui en sont exclus d’accéder en temps voulu à des soins abordables, réduire les inégalités et améliorer les capacités d’apprentissage, de travail et d’épanouissement des individus.
– Accès universel à une éducation de qualité : il s’agit de s’assurer que chaque l’enfant bénéficie dorénavant, partout, d’une éducation de qualité. L’éducation pour tous doit mettre l’accent sur les apprentissages, les connaissances et l’acquisition de compétences comme sur la qualité de l’enseignement.
– Transferts monétaires aux familles démunies : ces programmes fournissent aux ménages pauvres un revenu de base qui permet aux enfants d’être scolarisés durablement et aux mères d’accéder à une prise en charge médicale essentielle. Ils peuvent également les aider à acheter des semences, des engrais ou du bétail et à surmonter des chocs dévastateurs, comme les sécheresses, les inondations, les pandémies, les crises économiques… Il a été établi que ces programmes réduisent fortement la pauvreté et ouvrent des perspectives, pour les parents comme pour les enfants.
– Infrastructures rurales, en particulier les routes et l’électrification : quand elles existent, les routes dans les zones rurales réduisent les frais de transport, relient les agriculteurs aux marchés qui peuvent y écouler leurs produits, facilitent les déplacements des travailleurs et améliorent l’accès aux écoles et aux dispensaires. (…). Grâce à l’électricité, les petites entreprises familiales gagnent en viabilité et productivité, deux facteurs critiques dans les communautés rurales pauvres.
– Fiscalité progressive : des impôts équitables et progressifs permettent de financer les politiques et les programmes publics requis pour équilibrer la donne et transférer des ressources aux plus pauvres, sachant que des régimes fiscaux peuvent être conçus pour réduire les inégalités tout en limitant au maximum les coûts d’efficacité ».
Ces mesures qui sont pour la plupart « à la portée financière et technique des différents pays (…) ont systématiquement obtenu des résultats positifs », a commenté Jim Yong Kim, le président du Groupe de la Banque mondiale.
D’après le rapport, pratiquement 800 millions d’individus vivaient avec moins de 1,90 dollar par jour en 2013, soit environ 100 millions de personnes de moins qu’en 2012, du fait des progrès réalisés essentiellement en Asie. Et désormais, la moitié des individus extrêmement pauvres vivent en Afrique subsaharienne contre un tiers en Asie du Sud.
avec financialafrik