Flora Bernard, créatrice d’une agence de philosophie, propose dans un ouvrage qui vient de paraître, de s’inspirer de six philosophes pour améliorer sa vie professionnelle.
Chez Thaé, l’agence qu’elle a créée en 2012 avec Marion Genaivre, elle propose de mettre l’approche philosophique au service de l’entreprise. Cette fois, avec son ouvrage « Manager avec les philosophes – Six pratiques pour mieux être et agir au travail » *, c’est aux cadres-dirigeants qu’elle s’adresse plus directement. « Manager des personnes ou mener un projet à bien demande de questionner les évidences », pose cette diplômée de la London School of Economics. Pour encourager le questionnement, cette dernière convoque six philosophes : Epictète, Krishnamurti, Spinoza, Bergson, Arendt et Socrate.
- S’inspirant du stoïcienEpictète, Flora Bernard invite ainsi à « distinguer ce qui dépend de vous de ce qui n’en dépend pas ». « En réalité, souligne-t-elle aux cours de ces pages, assez peu de choses dépendent vraiment de nous. Mais il en est sur laquelle nous avons tout pouvoir : la prise de conscience de nos représentations et le regard que nous décidons de porter sur elles. »
- Avec le sage indienKrishnamurti, il s’agit de « cultiver l’observation intérieure ». Le message de Krishnamurti : « transformez-vous même avant de vouloir transformer les autres », en prenant conscience des images et des concepts à travers lesquels nous regardons le monde.
- Le message du HollandaisSpinozan’est finalement pas si éloigné puisqu’il s’agit de prendre conscience de ses émotions et de les comprendre. La question n’est pas de les dominer mais d’en comprendre les causes. « La démarche même de comprendre les causes de nos émotions nous fait gagner en puissance, intensifiant notre sentiment d’exister et libérant notre capacité d’agir », explique Flora Bernard.
- AvecHenri Bergson, il s’agit dese relier à son intuition , attitude qui permet de comprendre la dimension immatérielle et spirituelle de la réalité. « Les dirigeants la revendiquent fréquemment mais combien l’assument telle quelle auprès de leur comité de direction et de leurs équipes ? », interroge l’auteure, qui souligne plus loin que l’intuition ouvre « le champ de la nouveauté ».
- « Penser ce que nous faisons », telle est la proposition d’Hanna Arendt dans « La condition de l’Homme moderne », pour lutter contre la « banalité du mal ». En s’en inspirant, Flora Bernard invite à questionner la finalité de ses missions et objectifs professionnels.
- AvecSocrate, il s’agit de « pratiquer le véritable dialogue ». S’écouter, s’entendre et se comprendre permet de mieux travailler ensemble. Le dialogue n’est ni un entretien, ni une conversation, ni un débat, ni une discussion.Il présuppose une posture éthique : l’idée que l’on va sortir grandi de l’échange avec l’autre.
Avec lesechos