La croissance économique de l’Afrique continue de se renforcer, atteignant 3,5 % en 2018, soit un niveau comparable à 2017 et en hausse par rapport aux 2,1 % enregistrés en 2016, souligne le rapport Les perspectives économiques de l’Afrique publié aujourd’hui par la Banque africaine de développement (BAD).
L’Afrique de l’Est est en tête avec une croissance du PIB estimée à 5,7% en 2018, suivie de l’Afrique du Nord à 4,9%, de l’Afrique de l’Ouest à 3,3 %, de l’Afrique centrale à 2,2% et de l’Afrique australe à 1,2%. A moyen terme, la croissance devrait s’accélérer pour atteindre 4% en 2019 et 4,1% en 2020. Bien qu’inférieure à celle de la Chine ou de l’Inde, la croissance de l’Afrique devrait être supérieure à celle d’autres pays émergents et en développement, lit-on. Elle est toutefois insuffisante pour réduire le chômage et la pauvreté. A noter que sur les 4 % de croissance projetés pour l’Afrique en 2019, l’Afrique du Nord devrait représenter 1,6 point de pourcentage, soit 40 %.
“L’Afrique de l’Ouest a connu une forte croissance jusqu’en 2014, suivie par un ralentissement en raison de la forte baisse des prix des produits de base et de la crise d’Ebola. Le Nigeria, principale économie et plus gros exportateur de pétrole du continent, est entré en récession en 2016. Sa reprise graduelle en 2017 et 2018, favorisée par un rebond des prix du pétrole, restaure la croissance dans la région. D’autres pays, notamment le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée et le Sénégal, ont connu une croissance d’au moins 5 % ces deux dernières années, et devraient la maintenir en 2019 et 2020.”
“La décision sans doute la plus importante prise par les dirigeants politiques africains l’année dernière aura été leur volonté collective de faire avancer l’intégration économique de l’Afrique“, écrivent les auteurs du rapport. “Une Afrique sans frontières n’est pas seulement un idéal politique. Elle pourrait également constituer le fondement d’un marché continental concurrentiel pour accélérer la croissance et rendre le continent plus compétitif dans le commerce mondial et les chaînes de valeur. Elle permettrait le développement d’industries transfrontalières, offrant ainsi des économies d’échelle aux investisseurs opérant alors dans de larges marchés intégrés.”