Le 2 octobre 2013, une décision de justice déboutait des militants du Pdci dont Alphonse Djédjé Mady et KKB qui avaient introduit une requête en suspension du 12e Congrès du Pdci qui était prévu pour le 6 octobre de la même année. Motif: certains requérants n’avaient pas qualité à attaquer le président du parti devant les tribunaux.
Et malgré les solides arguments, preuves à l’appui, que Mady et KKB avaient présenté sur les irrégularités dans les préparatifs dudit Congrès, ils avaient été déboutés. Ils allaient finir par s’incliner, «battus». Le parti présidentiel, le RDR de Ouattara, avait applaudi des deux mains et les journaux qui lui sont proches avaient fait de cette nouvelle, leurs choux gras. Adjoumani vice-président du comité d’organisation s’était défoulé à merveille sur Mady and co. Nous étions tous témoins.
En ce moment-là, c’était la lune de miel et Bédié jouissait de son titre de ‘’PCA du pays’’. Ouattara était prêt à lui prêter main forte parce que «Bédié c’était lui et lui c’était Bédié».
Le 19 septembre 2018, comme par enchantement pour rappeler un certain 19 septembre 2002, de triste mémoire, coup de tonnerre. Le Pdci est frappé dans son âme et dans son fonctionnement. Un coup d’état en gestation qui ne dit pas son nom. Une décision de justice annule les décisions de son bureau politique du 17 juin 2018 à Abidjan. Lequel bureau politique avait décidé de reporter le congrès ordinaire qui était prévu avant ou à la limite du 6 octobre 2018.
Et le doyen des partis est plus que jamais dans le creux de la vague, avec pour corollaire la traitrise de ses propres cadres qui officiellement, ne pardonnent pas à Bédié sa fermeté vis-à-vis du bail qui le liait à Ouattara.
Le Bouddha de Daoukro
Cette fois l’idylle est terminée et le Pdci devra assumer son destin. Tout commence à partir du 6 octobre prochain. Si rien n’est fait, Bédié perd le Pdci. Du moins, selon la vision du camp Ouattara. Il pourra alors exercer son OPA sur le parti d’Houphouët.
Qui pourrait encore défendre objectivement que notre appareil judiciaire n’est pas téléguidé par l’exécutif ?
Au moment où nous assistons à ce triste spectacle, la situation du pays n’est guère reluisante. L’école a foutu le camp, toutes les administrations publiques sont minées par des revendications et grèves corporatistes, le parti au pouvoir lui-même a mal à sa cohésion. L’opposition toujours ostracisée est en quête de quelque espace de liberté. Depuis un certain temps, on assiste à une sorte de chasse aux sorcières accentuée par la dernière sortie du procureur de la République qui envisage de poursuivre des cadres de l’administration, des élus et des Dg pour des faits de corruption proches de Soro.
Rappelons que le dossier du maire du Plateau, Akossi Bendjo, révoqué de son poste, «réfugié» en Europe, est toujours pendant.
La grande muette
La grogne est perceptible au sein de la grande muette après les mutineries de 2017 et 2018. Six cents (600) policiers et gendarmes revendiquent des primes qui leur auraient été promises depuis les accords de Pretoria.
Tout cela, sur fonds de relations tumultueuses entre Abidjan et Bruxelles. L’Union européenne a pondu un rapport en juillet, très salé pour le régime qui a été amené à faire quelques concessions vite remises en cause. Et l’UE est encore au laboratoire pour produire un nouveau rapport, cette fois, non confidentiel, mais qualifié de «dévastateur pour le régime d’Abidjan» par des diplomates.
Bref, nous retombons dans la situation qui a prévalu peu avant le 24 décembre 1999.
Attention au pourrissement !
Avec connectionivoirienne