Sidi Tiémoko Touré : Ministre des Ressources Animales et Halieutiques
À première vue, Sidi Tiémoko Touré pourrait passer pour un technocrate poli, à la voix calme et au discours mesuré. Mais derrière cette façade lisse se cache un stratège affûté, un bâtisseur d’influence patiemment ancrée dans le paysage politique ivoirien depuis plus de trois décennies. Ministre des Ressources Animales et Halieutiques depuis 2021, figure de proue du libéralisme en Afrique, fidèle parmi les fidèles du président Alassane Ouattara, « STT » est bien plus qu’un simple ministre. Il est l’une des pièces maîtresses d’un système, un artisan de l’ombre devenu visage de l’action publique.
Né dans la région de Béoumi, qu’il représentera à l’Assemblée nationale de 2016 à 2021, Sidi Tiémoko Touré porte en lui les stigmates d’une double influence : une mère au foyer et un père journaliste. De ce dernier, il hérite sans doute l’art de la rhétorique, de l’analyse et une certaine curiosité du monde. De sa mère, une ténacité silencieuse.
Formé à l’École Militaire Préparatoire Technique (EMPT), puis au Lycée Technique d’Abidjan et à l’INPHB de Yamoussoukro, il complète son bagage par des certifications à HEC Paris, au CEDS et à l’INSTEC. Entre marketing, communication, gestion stratégique et diplomatie, son profil est celui d’un généraliste éclairé, aussi à l’aise dans les arcanes du management que dans les couloirs du pouvoir.
Sa carrière débute dans le secteur privé, avec des passages notables chez SIEM-CMB, SOCOMELEC et Schneider Electric. Mais c’est en 1994 que son destin bascule, au moment même où le Rassemblement des Républicains (RDR) voit le jour. Militant de la première heure, il s’investit pleinement dans la structuration de la jeunesse du parti. Président du RJR Cocody-Aghien, puis du Bureau National, il devient un visage familier de l’engagement politique jeune et libéral.
La confiance d’Alassane Ouattara lui ouvre les portes du cercle restreint du pouvoir. Il sera son Chef de Cabinet, d’abord au parti, puis à la Présidence de la République dès 2011. Là, il participe au Conseil National de Sécurité, devient l’un des relais clés dans la mise en œuvre des politiques jeunesse et joue les missi dominici auprès des partenaires étrangers.
Son entrée au gouvernement s’opère en mai 2015 avec le portefeuille de la Jeunesse et de l’Emploi. Il incarne alors une politique volontariste : insertion professionnelle, service civique, entrepreneuriat. En 2018, il devient ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, position stratégique où sa maîtrise du langage et des codes médiatiques s’exprime pleinement. Reconduit sous Hamed Bakayoko, puis repositionné aux Ressources animales et halieutiques sous Patrick Achi, Sidi Tiémoko Touré démontre sa capacité à naviguer dans les mutations politiques sans perdre de vue ses objectifs.
Au-delà du gouvernement, « STT » s’affirme comme une figure continentale du libéralisme. Président de l’OJLCI, puis de l’OJLA, trésorier de l’Internationale Libérale, il bâtit un réseau mondial. En 2024, il est chargé au sein du RHDP des relations avec les organisations libérales internationales. À ce titre, il orchestre les grandes rencontres internationales du courant libéral à Abidjan, dans un événement baptisé avec ambition : Abidjan, Capitale Mondiale du Libéralisme.
Mais l’homme est aussi penseur. Avec le Centre d’Études Prospectives, think tank qu’il cofonde, il propose des réflexions sur la transformation économique, la gouvernance, la paix sociale. Et il publie : Alassane Ouattara et les Jeunes, le temps des possibles puis Aux portes de l’émergence, deux ouvrages qui mêlent hommage, bilan et vision.
Commandeur de plusieurs ordres nationaux — Mérite Agricole, Communication, Fonction Publique — Sidi Tiémoko Touré incarne une politique moderne, pragmatique et résolument tournée vers la jeunesse. Homme de réseaux, homme d’idées, homme de terrain, il reste l’un des piliers silencieux mais indispensables de l’architecture politique ivoirienne. Un homme qui, loin du tumulte, trace sa route avec méthode, fidélité et stratégie.