Coup de chance d’une saison pluviale ou fruit d’une volonté de valorisation ? Cette année, la production de pratiquement l’ensemble des filières agricoles au Sénégal ont augmenté de manière très remarquée. Une performance qui conforte les décideurs sénégalais dans leur stratégie d’atteindre l’autosuffisant alimentaire pour le pays sur le moyen terme.
L’agriculture sénégalaise se «porte bien». Les bonnes productions de cette année valident ce constat comme le confirme une évaluation d’une mission conjointe du Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), du PAM, de la FAO et du gouvernement sénégalais, rendue publique ce samedi 11 novembre.
Selon les résultats de ce rapport conjoint, les chiffres du secteur sont quasiment tous dans le vert et plusieurs des objectifs visés par le gouvernement ont été atteints. Ainsi, la production céréalière est estimée à plus de 2,5 millions de tonnes, soit une hausse de 20% par rapport à la précédente compagne. Les récoltes de riz, elles, sont évaluées à plus de 1 million de tonnes (+7%) et celle du mil à quelque 900 000 tonnes, soit une hausse de 37%.
Selon l’agence Xinhua, la production des arachides a également enregistré une hausse de 42% pour atteindre plus de 1,4 million de tonnes, alors que celle de la filière fruits et légumes a affiché la même tendance cette année.
Les défis à relever pour maintenir la cadence
Différents facteurs ont joué en faveur des opérateurs du secteur, notamment une meilleure gestion des intrants, le cumul pluviométrique, et la maîtrise des techniques de traitement phytosanitaire. Une bonne nouvelle pour un pays essentiellement agricole (plus du tiers de la population vit en zone rurale) et dont de l’économie dépend pour une grande part de la production d’arachide.
Cependant, pour maintenir cette dynamique, quelques ajustements seraient nécessaires comme l’indiquent les rédacteurs de ce rapport, surtout la modernisation des techniques agricoles afin de permettre aux producteurs de faire face aux changements climatiques induisant des périodes de sécheresse, des précipitations irrégulières, et donc des sols généralement pauvres. Sauf que cette modernisation passe forcément par une volonté politique, une réorganisation du secteur agricole et le financement des petits agriculteurs qui, faute de production suffisante, peinent encore à se lancer sur le marché de l’export.
D’ailleurs, le pays vient de mettre en place une agence de promotion des exportations (ASEPEX) afin de «favoriser le développement continu et durable des exportations sénégalaises en promouvant une génération d’une offre exportable diversifiée, compétitive et attractive pour les marchés ciblés».
Avec latribuneafrique