Présent depuis 1999 au Sénégal, à travers sa filiale Sococim Industries, le spécialiste du ciment Vicat y dispose d’une usine qui s’étend sur 14 hectares. Dans le cadre de la maîtrise de ses coûts de production, il a fait appel à Urbasolar pour concevoir une solution qui remplace les six groupes électrogènes alimentant actuellement ses installations. « Nous avons découvert les enjeux de ce projet en discutant avec Vicat. Il faut savoir que, sur le site de Rufisque, l’énergie pèse pour 30% dans le coût de production du ciment, sans parler de l’impact écologique de l’utilisation du fioul », explique Arnaud Mine, cofondateur et président d’Urbasolar. C’est ainsi que l’usine va accueillir la plus grande centrale « off grid » sur trackers en autoconsommation d’Afrique.
Pilotage des panneaux et programmation des tâches
Avec 250 MW installés depuis sa création et un quart de son chiffre d’affaires réalisé à l’international, Urbasolar fait partie des champions du secteur. Les montpelliérains savent concevoir une solution adaptée à chaque demande : « Le projet a mis deux ans à murir car il a fallu développer des logiciels et des outils de pilotage de l’installation très précis qui puissent proposer des programmations de tâches en fonction des prévisions de production », détaille Arnaud Mine.
Chaque jour, les trackers qui équipent les 2 500 panneaux photovoltaïques du site vont analyser les données météorologiques et les combiner aux différentes données de fonctionnement de l’usine pour proposer une organisation optimale du travail, calquée sur l’hypothèse de production d’énergie solaire. La centrale sera donc optimisée au quotidien pour fournir l’électricité nécessaire à l’usine, sans batterie de stockage. De quoi diviser par trois le coût du kilowattheure et réduire les émissions de Co² de 10 000 tonnes par an.
Transfert de compétences
Urbasolar a déjà modélisé des centrales solaires sur d’autres sites industriels africains, notamment dans la filière coton, au Burkina Faso. Cette connaissance du terrain sera mise à profit sur le projet ambitieux de Rufisque. « En Afrique, nous savons que les conditions climatiques impliquent des choix technologiques, pour supporter les températures ou les amas de poussières. Sur un site isolé, nous savons aussi qu’il faudra consacrer un temps précieux au transfert de savoir-faire », souligne Arnaud Mine. Une expertise d’autant plus importante que Vicat restera propriétaire de cette centrale de 7 MWc une fois construite.
Avec latribune afrique