Les professionnels de l’information et de la communication du Sénégal descendront dans la rue le 31 juillet 2015 pour dénoncer la précarité dans laquelle évolue la presse. Leur syndicat, le Synpics, a d’ores et déjà fait l’annonce. La goute d’eau de trop, ce sont les poursuites judiciaires engagées contre plusieurs journalistes et patrons de presse pour divulgation du secret-défense et du secret de l’instruction. Après avoir été placés en garde en vue, ceux-ci ont été libérés mais placés sous contrôle judiciaire.
La marche se justifie, selon le porte-parole du Synpics, Aly Fall. « C’est à la suite du placement sous contrôle judiciaire des journalistes de l’Obs et du journal Le Quotidien », a-t-il précisé sur les antennes de la radio Rfm. Dans les colonnes du journal La Tribune, il affirmait : « De toutes les façons, s’ils veulent qu’on leur livre les sources, ils ne les auront jamais. On va finir par croire qu’ils détiennent des otages. »
La marche sera l’occasion de porter sur la place publique tous les problèmes de la presse sénégalaise. Il s’agit, entre autres griefs, de la non-adoption du nouveau code de la presse, la non-application de la convention collective des journalistes ou encore du non-versement des cotisations sociales. « Trop c’est trop! Les sources de frustration sont nombreuses et nous allons nous faire entendre », a martelé Aly Fall, non sans faire cette mise en garde : « On ne cessera jamais de dire que le pouvoir est encore en train de ternir l’image du Sénégal. Notre pays a été épinglé par les derniers rapports des organismes internationaux dans le cadre du respect de la liberté d’expression et de presse. Et, rien n’a été fait pour apporter une réponse… Pour cela, nous comptons vilipender le Sénégal à l’international tant que le pouvoir continuera à vouloir nous museler. »