Moins de trois mois après l’obtention d’un agrément d’implantation sur le marché sénégalais, la BDK (Banque de Dakar), dotée d’un fonds de garantie de 100 milliards de f CFA, commence à révéler ses petits et grands secrets. Les Afriques perce les mystères de la galaxie des hommes qui se cachent derrière cette banque aux relents d’un puzzle de private banking à roulettes de casino. Dessous d’un deal.
La Banque de Dakar s’apprête à inaugurer le jeudi 11 juin 2015 les locaux flambant neufs de son siège sis à l’avenue Roume (ex-SNR). Nous l’annoncions dans notre édition du 26 mars dernier, les nuits ont été longues sur fond de tractations et de réglages autour de l’actionnariat. Après plusieurs semaines d’intenses investigations, Les Afriques et Oeil d’Afrique peuvent dévoiler l’identité des personnalités qui constituent la galaxie BDK.
Les choses s’éclaircissent. Hormis l’entregent de Aliou Sall, frère du président Macky Sall, qui a établi la connexion avec les autorités sénégalaises, la Banque de Dakar est dirigée par un « noyau dur immédiat » amené par le tandem sénégalo-portugais Mamadou Seck-Vasco Duarté Silva. Aux manettes, les masques tombent. Des noms célèbres et discrets sur le marché financier dakarois propulsés à des postes stratégiques. Entre autres, le banquier Ibrahima Fall, ex-BRM (Banque régionale des marchés) se voit confier le poste de directeur général adjoint de BDK, Amadou Ndiaye, qui a quitté le navire de la Banque islamique du Sénégal, bombardé directeur des opérations, Cheikh Gassama, fils de Makily Gassama et très proche de Aliou Sall, atterrit à la tête du département Moyens généraux. Last but not least, le sémillant Pape Madické Diop, gros chasseur de têtes sur la place bancaire dakaroise et fils de l’homme politique Mbaye Jacques Diop a joué sa partition via son cabinet Profil, par ailleurs DG de BM School. On découvre aussi dans l’affaire Banque de Dakar qu’elle opère via la plateforme technique de Coris Bank International du Burkinabé Idrissa Nassa, actionnaire à 25% du capital. L’homme d’affaires Frank Timis dont les misères s’accumulent au sud du Sahara serait aussi en embuscade dans le tour de table. Vraie ou fausse, Les Afriques promet d’y revenir.
La BDK va-t-elle marcher sur les plates bandes de la BRVM et de la BRM, sachant que son champ d’action s’apparente à un private banking dans l’achat d’actions, des tween account, et de placements de fonds ? Affaire à suivre.