Exploiter le potentiel agricole de l’Afrique peut changer la donne pour l’économie du continent, a déclaré hier le président de la BAD, Akinwumi Adesina, au premier jour de la conférence de Dakar “Nourrir l’Afrique“. La conférence, qui s’achèvera demain, réunit ministres des Finances et de l’Agriculture, gouverneurs de banques centrales, professionnels de l’agro-industrie, agriculteurs, scientifiques et membres de la société civile.
“Un plan audacieux pour transformer l’agriculture relancera la production alimentaire locale, allégera la facture des importations de denrées alimentaires, préservera les réserves de change, augmentera l’épargne nationale et garantira une stabilité macroéconomique et budgétaire solide”, a-t-il dit.
Pour parvenir à se nourrir mais aussi pour économiser $ 35 milliards dépensés actuellement par an en importations alimentaires, l’Afrique doit voir grand et agir à grande échelle, estime la banque de développement. L’agriculture doit aussi être considérée comme une industrie à part entière, à la hauteur de son poids actuel puisqu’elle emploie tout de même les deux tiers de la population et génère près d’un quart du PIB.
Le potentiel du secteur agricole à créer des emplois et à réduire la pauvreté est quatre fois plus important que celui de n’importe quel autre secteur, souligne la Banque qui y voit également un moyen de freiner l’immigration.
L’Afrique recélant 65% des terres arables restantes de la planète, l’agriculture et l’agro-industrie sur le continent devraient représenter un marché de $ 1 000 milliards d’ici à 2030, d’après les projections, et contribuer à nourrir les quelque 9 milliards d’êtres humains sur la planète d’ici 2050, souligne la BAD.
avec commodafrica