«Moi, je suis prêt à racheter la Sunéor si l’Etat décidait de la vendre. Et le cas échéant, je donnerais des parts aux opérateurs qui le souhaiteraient. Mais, les paysans seront gagnants car je vais leur octroyer des actions avec mes propres fonds. Et gratuitement. Aussi, je vais participer à la création de nombreux emplois. Les ex-employés de l’usine d’huile, présents dans toutes les localités où Suneor était implantée, seront les premiers embauchés.». L’auteur de ces propos, le tycoon sénégalais Cheick Amar, pourrait cependant voir ses ambitions partir en fumée.
Alors que l’homme d’affaires confiait ses intentions à la radio sénégalaise RFM, nos confrères de l’hebdomadaire Les Afriques ont révélé que le groupe singapourien Olam vient d’envoyer un commando constitué entre autres de son PDG et de son directeur des opérations sur Dakar.
Il est vrai que l’enjeu est de taille. Naguère joyau de l’oléiculture sénégalaise, la Sunéor connaît actuellement une époque sombre avec un passif de 40 milliards de francs Cfa.
Pas de quoi repousser les prétendants, notamment le français Avril, dont le magazine français Jeune Afriqueannonçait il y a quelques semaines qu’il était parvenu à un accord secret avec le milliardaire Abbas Jaber qui détenait alors la compagnie. Suite à l’intervention de l’Etat sénégalais, qui met son veto sur l’opération, la romance s’achève mal. Le gouvernement reprend les choses en main et annonce une séparation à l’amiable d’avec Abbas Jaber. Si l’exécutif indique son accord pour une reprise tout en spécifiant que celle-ci ne se fera pas dans la précipitation, Les Afriques affirme que dans les coulisses, que l’opération devrait s’effectuer avant la fin de l’année.
Alors que l’algérien Cevital et l’américain Cargill ont été également éconduits, Olam pourrait se retrouver dans la position de l’heureux élu. Il devrait s’attirer les faveurs du gouvernement avec une offre de 22 milliards de francs Cfa.
avec agenceecofin