Le Sénégal n’envisage pas encore de lever l’interdiction d’importation de viande de volaille, selon la ministre de l’Elevage et des productions animales. Pour Aminata Mbengue Ndiaye, cette mesure en vigueur depuis 2005 vise à protéger toute la chaîne de valeur avicole.
Le gouvernement sénégalais ne compte pas lever l’interdiction d’importation de viande de volaille a rapporté l’agence officielle APS qui cite la ministre la ministre de l’Elevage et des Productions animales Aminata Mbengue Ndiaye. «La levée de l’interdiction d’importation de viande de volaille entraînerait inéluctablement dans le contexte actuel, un écroulement de toute la chaîne de valeur avicole», s’est justifiée la ministre, samedi, à l’occasion du vote du budget de son département à l’Assemblée nationale. «C’est une mesure qui est courageuse, le fait de refuser l’importation de volaille. Cela a permis à des sociétés nationales d’investir dans le secteur. Ils nous envoient des parties de la volaille qu’ils ne consomment pas», a dénoncé Aminata Mbengue Ndiaye.
Pour rappel, la mesure avait été prise en 2005 pour protéger le pays de la grippe aviaire après l’apparition du virus H5N1 qui avait commencé à se propager après avoir touché plusieurs pays en Asie.
Augmentation du cheptel
Lors de cette séance à l’issue de laquelle le budget du ministère a été voté à la majorité par les députés, la ministre Aminata Mbengue Ndiaye a répondu à plusieurs questions relatives à la situation des ressources animales du pays.
D’après l’APS, les recommandations des députés portent sur la mise en place des commissions chargées de régler certains conflits internes notamment le manque d’aliment de bétail, les difficultés d’accès aux crédits ou le recensement du bétail.
Sur l’importation de moutons pour la Tabaski, par exemple, Aminata Mbengue Ndiaye a rappelé que ce n’est pas l’Etat qui joue ce rôle qui est dévolu à d’autres acteurs. «Le Sénégal ne peut pas fermer ses frontières aux moutons du Mali compte tenu de la politique régionale», a-t-elle expliqué, par la même occasion que pour cette année, il n’y a pas eu de déficit, mais un surplus de près de 170 000 moutons. «L’autosuffisance dans ce domaine passera par la vaccination. Elle permet de préserver 1 000 000 de têtes par an au niveau du pays » a souligné la ministre qui a fait cas de l’augmentation du cheptel du pays.
Toutefois, elle a déploré le fait que le vol de bétail fait perdre près de 2 milliards de FCFA par an aux éleveurs. «Nous avons renforcé les peines et dans certains endroits, le vol continue. Mais, dans d’autres, cela a diminué » a fait part la ministre au député avant d’inviter les autres acteurs et les ministères concernés à participer à la lutte contre ce phénomène.
S’agissant de la situation de l’industrie du secteur notamment des unités de transformation de production laitière, Aminata Mbengue Ndiaye a rappelé que 51% de la consommation locale en lait vient des petits producteurs.
Avec latribuneafrique