Lamine Diack vient de lâcher une bombe dans le milieu politique sénégalais. Mis en examen pour corruption passive et blanchiment aggravé par les autorités françaises, l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (Iaaf) a déclaré aux enquêteurs que des fonds russes auraient contribué à financer la campagne présidentielle de Macky Sall en 2012, révèle Le Monde.
En échange de 1, 5 millions d’euros soit plus 700 millions FCFA pour la campagne de Macky Sall, Lamine Diack, est soupçonné d’avoir couvert des pratiques dopantes et retardé les suspensions d’athlètes russes. Un accord conclu fin 2011, à trois mois de l’élection présidentielle sénégalaise, avec Valentin Balakhnichev, alors président de la fédération russe d’athlétisme et trésorier de l’IAAF.
« Je vous ai dit qu’il fallait à cette période gagner la “bataille de Dakar”, c’est-à-dire renverser le pouvoir en place dans mon pays, le Sénégal », explique-t-il aux enquêteurs de l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales, dans une allusion aux élections présidentielles et législatives, en février et juillet 2012.
« Il fallait pour cela financer notamment le déplacement des jeunes afin de battre campagne, sensibiliser les gens à la citoyenneté. (…) J’avais donc besoin de financements pour louer les véhicules, des salles de meetings, pour fabriquer des tracts dans tous les villages et tous les quartiers de la ville. M. Balakhnichev [président de l’ARAF, la Fédération russe d’athlétisme] faisait partie de l’équipe Poutine et à ce moment il y avait ces problèmes de suspension des athlètes russes à quelques mois des championnats du monde en Russie. Nous nous sommes entendus, la Russie a financé. C’est Balakhnichev qui a organisé tout ça. Papa Massata Diack [l’un des fils de Lamine Diack] s’est occupé du financement avec Balakhnichev.?».
Contacté par le journal français, El Hadji Kassé, ministre conseiller, chargé de la communication de la Présidence a formellement démenti ces allégations. « Nous n’avons reçu aucun financement de M. Lamine Diack et a fortiori de la Russie », assure-t-il. « Notre campagne, nous l’avons financée à partir de nos propres ressources, de nos militants. Nous n’avons pas mené une campagne à l’américaine, tous les Sénégalais peuvent en témoigner ».
Selon M. Diack, il n’y avait « aucun accord écrit » entre lui et Valentin Balakhnichev.
avec seneweb