41% des jeunes préfèrent travailler pour des entreprises internationales, tandis que 38% tendent vers les marocaines.
Son étendard fraîchement planté au Maroc (Casablanca) à l’instar d’autres établissements étrangers, la Business School française présente les résultats d’une étude autour des «Métiers de demain au Maroc». L’étude d’opinion que l’école a menée en partenariat avec le cabinet d’études français Viavoice est animée par la volonté de dresser le panorama du marché du travail au Maroc en vue d’une meilleure appréhension des perspectives. Les détails.
EMLyon inaugure l’ouverture de son campus à Casablanca par dresser une étude d’opinion sur les «Métiers de demain au Maroc». Il s’y est agi de présenter lors d’une conférence de presse tenue au campus de l’école, vendredi 12 octobre, les résultats de cette enquête réalisée grâce à la collaboration d’un échantillon de 400 jeunes âgés de 20 à 30 ans et de 200 dirigeants d’entreprises. Objectif : tenter de comprendre le marché du travail au Maroc. «Contrairement aux idées reçues et malgré un marché du travail parfois en situation difficile, les résultats révèlent une très forte volonté des jeunes diplômés de rester au Maroc après l’obtention de leurs diplômes», note l’étude. Une bonne nouvelle certes, mais qui n’empêche pas une certaine appétence pour aller outre-mer, notamment en Europe (59%), aux Etats-Unis ou au Canada (39%).
Une carrière au Maroc… malgré tout !
Selon les résultats communiqués par ladite étude d’opinion, 41% des jeunes de l’échantillon préfèrent travailler pour des entreprises internationales, tandis que 38% tendent vers les marocaines. Cela expliquerait le souhait de seulement 25% des jeunes de travailler à l’international ; un taux qui s’élève à 35% pour ceux avec une expérience oscillant entre 5 et 10 ans !
Bien que l’écart soit faible, soit 10%, ce taux s’explique par des chiffres pour le moins étonnants, mais qui prédisent un avenir empli d’optimisme : 72% des jeunes fraîchement diplômés aspirent à une carrière professionnelle dans leur pays. Toutefois, le revers de la médaille est que ce taux diminue après une expérience de 5 à 10 ans, pour atteindre 61%. Ce qui ne correspond pas aux ambitions des entreprises marocaines participant à l’étude, et qui considèrent l’expérience comme «le critère de recrutement le plus important devant le diplôme, la formation et la personnalité».
Par ailleurs, si le choix du Maroc intéresse la grande majorité des jeunes de l’échantillon, il faut dire qu’ils ont dans le collimateur les grands groupes tels OCP (44%), la RAM (26%) l’ONCF (21%), BMCE Bank (19%), ONCF (18%), Renault Maroc (14%), Maroc Telecom (12%), Marsa Maroc (11%), Attijariwafa bank (11%), etc. Ces derniers offrant plus ou moins ce dont les jeunes sont en quête perpétuelle, à savoir la rémunération (71%) et un environnement de travail stable (56%).
Ce bien-être que les jeunes diplômés considèrent à 69% comme une condition sine qua non pour favoriser la productivité demeure -presque- facultatif pour les dirigeants qui le placent en dernier lieu avec 33%, orientant d’abord leur stratégie vers une forte croissance économique (48%) et une forte rentabilité (44%). Sachant bien que 44% de ces mêmes entreprises ont classé en premier lieu le bien-être et les conditions de travail favorable comme impératifs pour attirer les jeunes diplômés. La progression de carrière vient en seconde position (36%) et la rémunération en quatrième position (23%) alors qu’il s’agit pourtant d’une priorité pour 71% des jeunes diplômés !
Le diplôme ne suffit pas
Etre diplômé c’est bien, mais les entreprises, plus exigeantes, cherchent plus. Selon l’étude, aussi bien les jeunes diplômés que les dirigeants sont conscients de cette réalité. L’esprit d’équipe est préféré respectivement à 71 et 81%. En revanche, la recherche d’autonomie des jeunes diplômés (25%) est supérieure à la situation actuelle au sein des entreprises. L’esprit d’équipe (55%) et le sens de la relation client (47%) sont les premiers atouts recherchés par les dirigeants d’entreprises.
Ainsi, les compétences et atouts demeurent des entraves majeures qui favoriseraient le taux de chômage. 87% des dirigeants constatent, en effet, des écarts entre leurs attentes et les compétences des candidats. Qui plus est, l’étude révèle que les jeunes diplômés comme les dirigeants convergent sur le fait que le manque d’opportunités d’emplois et le manque de compétences adéquates sont derrière le taux élevé du chômage, auxquels s’ajoute un manque en termes d’égalité des chances qu’ont manifesté 26% des jeunes de l’étude.
L’entrepreneuriat : Une issue sans issue ?
Comme suscité, plus de 9 diplômés sur 10 pensent que l’égalité des chances est un élément important dans leur choix d’entreprise. Or, l’égalité des chances enregistrant un certain manque, d’aucuns rebroussent chemin vers l’entrepreneuriat : près de 9 jeunes diplômés sur 10 affirment vouloir créer leur propre entreprise. Un chiffre à mettre en contraste avec la réalité du terrain où «moins de 1% des jeunes diplômés créent leur propre entreprise à la suite de leurs études supérieures».
Avec aujourdhui.ma