Selon le président de la Bad, il est incompréhensible que le continent noir, doté des 65% de terres arables, d’eau et de soleil, continue d’importer chaque année 35 milliards de dollars EU de denrées alimentaires.
Sécurité alimentaire en Afrique: Le président de la BAD appelle à une nouvelle vision
Le président de la Banque africaine de développement (Bad), Dr Akinwumi A. Adesina, a appelé, ce mercredi 21 octobre, à Dakar, au Sénégal, à une nouvelle vision de l’agriculture pour que le continent africain puisse assurer sa sécurité alimentaire. C’était à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la Conférence internationale sur la transformation de l’agriculture en Afrique, qui se tient du 21 au 23 octobre au pays de la Teranga.
Selon le président de la Bad, il est incompréhensible que le continent noir, doté des 65% de terres arables, d’eau et de soleil, continue d’importer chaque année 35 milliards de dollars EU de denrées alimentaires. « Comment est-il possible que le continent africain ne soit pas en mesure d’assurer sa sécurité alimentaire ? », s’est-il interrogé, avant d’inviter au changement de cette situation.
Comme solution, Dr Akinwumi A. Adesina préconise une transformation radicale du secteur agricole de sorte qu’elle devienne « une industrie qui aidera les pays à diversifier leur économie, à réduire leur dépendance aux importations de denrées alimentaires, à créer des emplois et à revitaliser les zones rurales ».
Il a, par ailleurs, expliqué que l’agriculture et l’agro-industrie en Afrique devraient représenter un marché de 1000 milliards de dollars EU d’ici à 2030, d’après les projections. C’est pourquoi, il invite les gouvernements africains à saisir cette opportunité qu’il qualifie de « colossale ».
Pour le patron de la Bad, l’Afrique « n’est sans doute pas encore en mesure de fabriquer des avions, mais elle peut nourrir sa population grandissante et devenir une puissance mondiale en matière d’alimentation et d’agriculture ».
Quant au Président sénégalais, Macky Sall, qui co-présidait cette rencontre, il a exhorté ses pairs africains à soutenir l’initiative du président de l’institution financière africaine. La conférence de Dakar appelée aussi « Nourrir l’Afrique » va permettre aux gouvernants et experts de débattre de la façon la plus efficace d’éradiquer la faim et la malnutrition en Afrique d’ici une décennie. Il sera aussi question d’échanger sur la manière de transformer le continent en une région exportatrice de denrées alimentaires, ainsi que la façon de le hisser au sommet des chaînes de valeur mondiales grâce à une industrialisation liée à l’agriculture.
Les organisateurs souhaitent également faire travailler les gouverneurs des banques centrales et les ministres des Finances, les banques multilatérales de développement pour concevoir et déployer à grande échelle des instruments de financement innovants qui puissent faciliter les prêts aux agriculteurs et aux entreprises du secteur agricole sur l’ensemble des chaînes de valeur.
Les experts vont aussi échanger sur de nouvelles manières d’investir dans les corridors agricoles et dans les zones où sont transformées les cultures de base. Qui changeront la donne pour les investissements dans les infrastructures de qualité et les systèmes logistiques indispensables pour stimuler l’économie rurale.
Avec fratmat