C’est l’un des points abordés le 6 décembre, par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural face aux députés, à l’hémicycle.
Le ministre Mamadou Sangafowa Coulibaly de l’Agriculture et du Développement rural a révélé mercredi, qu’une stratégie commune est en cours d’élaboration par la Côte d’Ivoire et le Ghana en vue de se doter des moyens d’influencer les cours du cacao. Il s’exprimait à la faveur d’une séance de question orale avec débat à l’Assemblé nationale présidée par Lacina Koné, vice-président du Parlement, suite à une demande formulée par le député M’Bolo Nando Martin du groupe parlementaire Vox Populi.
Mamadou Sangafowa Coulibaly a indiqué que la Banque africaine de développement (Bad) et la Banque mondiale sont prêtes à financer le plan commun en préparation par le Conseil du café-cacao de Côte d’Ivoire et le Cocobod du Ghana, pour « passer du statut de price taker à celui de price maker ».
Évoquant la fuite du cacao vers les pays limitrophes, le ministre a souligné que le phénomène se produit dans les deux sens entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, selon la conjoncture.
Relativement à la différence de prix avec le voisin ghanéen, Mamadou Sangafowa Coulibaly a fait remarquer que le prix est déconnecté du marché et subventionné par Accra, alors que c’est le procédé contraire qui est mis en œuvre en Côte d’Ivoire.
Le commissaire du gouvernement a profité de l’occasion pour les sensibiliser sur l’urgence de diversifier les partenaires en s’intéressant aux nouveaux pays émergents dont la Chine et l’Inde sans toutefois négliger les clients traditionnels. Il a reconnu la difficulté qu’éprouvent les pays producteurs à peser sur le marché parce que la demande ne peut être clairement évaluée comme l’offre, d’autant plus que les acheteurs appliquent un black-out total sur les stocks dont ils disposent.
De l’efficacité du Conseil du café-cacao
Relativement au Conseil du café-cacao (Ccc), le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a indiqué que l’institution est efficace, même si elle a besoin que ses compétences humaines et techniques peuvent soient renforcées. Il a pris acte des remarques faites concernant la mission d’entretien des pistes et a instruit les dirigeants du Ccc de regarder de plus près le choix des zones les plus importantes dans la production cacaoyère.
Mamadou Sangafowa Coulibaly a rappelé que c’est grâce à cet outil que la Côte d’Ivoire a pu se débarrasser des quatre « structures budgétivores » (Bcc, Fdpcc, Arcc, Frc) pendant la phase de libéralisation et qui ne permettaient de fixer que des prix indicatifs sans pouvoir garantir un minimum garanti et conséquent aux producteurs.
Devant la préoccupation des députés sur le statut juridique du Conseil du café cacao, l’émissaire du gouvernement a indiqué que l’organe est de type hybride, à mi-chemin entre une société privée, un établissement public national (Epn) ou à caractère administratif (Epa). « Elle prend en compte les leçons tirées de la stabilisation avec l’État aux commandes et la libéralisation avec le secteur privé », a-t-il expliqué.
Ce fut l’occasion pour lui de rappeler également que le doublement du revenu moyen des producteurs est à mettre à l’actif du Conseil.
«L’État attend les sociétés coopératives… »
Au niveau de l’action et la place des sociétés coopératives, Mamadou Sangafowa Coulibaly a indiqué que la page des milliers de structures – comme constaté pendant la libéralisation – est définitivement tournée. Arguant que le gouvernement peut aider au renforcement des capacités desdites structures si elles sont représentatives conformément aux textes en vigueur.
« L’État attend que les sociétés coopératives jouent leur partition. Mais il ne saurait être question de prélever des fonds auprès des producteurs et de les mettre à la disposition de structures qui constitueraient des sources de rente pour des personnes qui ne sont pas véritablement du secteur », a-t-il prévenu.