Au 30 septembre 2017, le secteur bancaire gabonnais dans son ensemble, affichait une situation assez critique, a appris l’Agence Ecofin de sources officielles. Ainsi, le Total bilan, qui représente la somme de tous les actifs, s’affichait à 2194 milliards de FCFA en baisse de 7,2% par rapport à celui de la même période en 2016 et de 11,6% comparé à celui de la même période en 2015.
Cette baisse du total de bilan traduit un repli de 10% des dépôts de la clientèle, tant de l’Etat que des particuliers. Dans le même temps, les crédits accordés à l’économie ont aussi connu une baisse, tandis que les provisions pour des prêts accordés mais non remboursés, sont passées à 114,7 milliards de FCFA au 30 septembre 2017, en hausse de 25,4% sur un an, et de près de 50% par rapport au 30 septembre 2015.
Cette situation constitue un véritable casse tête pour le gouvernement, qui doit conjuguer une série d’éléments au moment de faire ses arbitrages. Les principaux vecteurs de dégradation de la situation du secteur bancaire gabonnais, sont effectivement les trois banques à capitaux publics, et le fait pour le gouvernement d’avoir accumulé des arriérés à des sociétés privées, elles-mêmes clientes de banques.
Les autorités ont pris l’engagement de mener des actions visant à réduire le volume de créances douteuses survenues du fait des lenteurs de l’administration. Elles se sont aussi montrées volontaires, pour la restructuration des banques publiques en difficultés. Une première manifestation de cette volonté a été notée avec le lancement de Poste Finance SA, la microfinance qui devrait prendre le relais des activités de la Postbank. Et la Banque Gabonnaise de Développement devrait devenir une banque plus universelle, avec des services de détail.
Il est toutefois notable que la solvabilité des banques gabonnaises (hors banques publiques) s’est améliorée. Mais cela tient plus à une mesure de tolérance de la Commission Bancaire d’Afrique Centrale (COBAC), le régulateur du secteur, qui a décidé d’accorder un délai de trois ans aux banques avant l’entrée en application de sa mesure visant désormais à provisionner à hauteur de 85%, les créances en souffrance détenues sur les Etats.
Avec agenceecofin