Le secteur des assurances en Afrique subsaharienne attire la convoitise de grands groupes internationaux, en quête de nouvelles opportunités de croissance et souhaitant profiter d’un marché en plein développement. Convaincus par une croissance économique robuste dans la région et par un faible niveau de pénétration des services d’assurance, ces investisseurs ont été acteurs de plusieurs fusions, acquisitions ou consolidations, qui se sont effectués au cours des deux dernières années.
Parmi les plus dynamiques dans cette course, on retrouve Axa Assurance. Le groupe français a lancé en avril 2016 une joint-venture avec le britannique Chaucer Lloyds, pour offrir des services d’assurance contre les risques spéciaux dans la région. A la fin 2014, il avait déjà acquis 77% de Mansard Insurance (le quatrième plus gros assureur du Nigéria). En février 2015, il a pris 7% de participation dans Africa Re et en juin 2015, il a racheté Commercial International Life, signant au passage un accord de bancassurance de 10 ans avec Commercial International Bank (CIB), le groupe bancaire privé le plus important, coté sur l’Egyptian Exchange.
Axa, qui a aussi une présence au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Gabon, en Algérie et au Maroc, a rejoint, sur le marché égyptien, des groupes comme Metlife ou encore Allianz. Ce dernier a une forte présence en Afrique avec 17 filiales dans 12 pays, mais a continué avec sa stratégie d’expansion, en débutant une nouvelle opération au Kenya en juin 2015. Tout récemment (juin 2016) le groupe allemand a trouvé un accord pour l’acquisition de la filiale marocaine de Zurich Insurance, pour 244 millions d’euros.
Lorsqu’ils n’interviennent pas directement, les investisseurs internationaux mettent à contribution leurs structures basées en Afrique du sud. Dans cette catégorie, on retrouve Old Mutual, qui est coté sur le Johannesburg Stock Exchange. Ce dernier envisage d’accroître sa base de clientèle de 10 millions de personnes supplémentaires d’ici 2020, dans ses marchés situés hors Afrique du sud. Tout récemment, il a accru sa participation à 60,7%, dans le capital d’UAP Holdings, un groupe d’assurance kényan présent dans plusieurs pays d’Afrique de l’Est. En mai 2016, il a signé un accord visant à renforcer son partenariat avec le groupe bancaire Ecobank, le plus présent de la région (36 pays).
L’autre groupe sud-africain en mode expansion africaine est Sanlam. Directement, ce dernier a accru ses filiales africaines de 5 à 15, depuis 2007. Au mois de mars 2016, le groupe s’est offert 30% du groupe marocain Saham Finance pour la somme de 375 millions $. Il est à préciser que Saham est l’assureur africain le plus important en dehors de l’Afrique du sud, avec une présence remarquable dans près de 26 pays.
Selon plusieurs analyses, la baisse des prix des matières premières et ses effets sur les différentes économies d’Afrique subsaharienne, vont se traduire par une pause dans les différentes stratégies, mais celle-ci devrait être de courte durée. Des analystes cités par Bloomberg estiment que la progression de l’urbanisation, et une hausse de revenus chez les plus jeunes dans la classe moyenne, devraient rester une grosse opportunité pour le marché des assurances en Afrique subsaharienne.
avec agenceecofin