Nous avons été surpris de voir que les caractéristiques du crâne étaient vraiment différentes de ce que nous connaissions jusqu’alors de ces grands singes»,explique Matt Nowak, un primatologue du Sumatran Orangutan Conservation Programme (SOCP).
Une nouvelle espèce d’orang-outan a été découverte sur l’île de Sumatra en Indonésie. Il s’agit de la première nouvelle espèce de grands singes confirmée par la science depuis la découverte en 1929 d’un nouveau bonobo en République démocratique du Congo. Ce nouvel orang-outan, baptisé Tapanuli (Pongo tapanuliensis) vit dans la région de Batang Toru dans le nord de Sumatra, et sa population est estimé à 800 membres environ. Cette découverte porte donc à trois le nombre d’espèces d’orang-outan connues. Des chercheurs de l’université nationale australienne ont découvert en 1997 la piste de cette population isolée à Batang Toru. Les premiers indices de la spécificité des Tapanuli ont été observés sur le squelette d’un mâle adulte tué en 2013. Quand les scientifiques ont examiné le crâne et les dents, ils ont constaté certains traits uniques comparativement aux autres orangs-outans.
On connaissait six espèces de grands singes : les orang-outans de Sumatra et de Bornéo (Indonésie), les gorilles de l’Est et de l’Ouest, les chimpanzés et les bonobos. Mais selon une étude publiée jeudi dans la revue américaine «Current Biology», il semblerait qu’il en existerait en réalité sept. Des descendants directs des premiers orangs-outans. Une étude publiée dans la revue «Current Biology», met en exergue des chercheurs qui affirment avoir trouvé une septième espèce de grand singe, qui descend directement des orangs-outans.
Mais c’est une analyse du génome de 37 orang-outans effectuée par des chercheurs de l’université de Zurich qui a révélé l’histoire de l’évolution de ces singes, montrant la séparation il y a plus de trois millions d’années entre les populations d’orangs-outans de Batang Toru et celles de Bornéo dans le nord du lac Toba.
Les orangs-outans de Bornéo et de Sumatra se sont séparés génétiquement beaucoup plus tard, il y a moins de 700 000 ans. Ceux de Batang Toru sont quant à eux isolés des autres populations dans le nord de Bornéo depuis dix ou vingt-mille ans, ont également déterminé ces chercheurs. «Les orangs-outans de Batang Toru semblent être les descendants directs des premiers orangs-outans qui avaient migré d’Asie continentale et constituent de ce fait la plus ancienne lignée de ces singes», relève Alexander Nater, de l’université de Zurich, un des co-auteurs de la découverte.
Belle avancée pour la science !