Des accords secrets ont été scellés entre le gouvernement italien et des milices libyennes pour mettre en pratique une politique des plus immorales. Dans les faits, les autorités italiennes offrent des centaines de millions d’euros ainsi que des armes à ces milices qui retiennent en Libye les migrants clandestins capturés sur leur territoire ou dans leurs eaux territoriales. Ces migrants sont ensuite torturés, réduits en esclavage et puis vendus.
Le scandale a éclaté après la diffusion d’un reportage sur la chaine d’information en continu France 24. La bande vidéo met au grand jour un “pacte” des plus immoraux : pour réduire le nombre de migrants qui tentent d’atteindre l’Italie, le gouvernement italien verse des centaines de millions d’euros en plus de fournir des armes à des milices libyennes chargées de retenir ces mignards venus en majorité, d’Afrique subsaharienne.
Ce deal secret a des conséquences désastreuses. Bloquées sur place, les populations de migrants « ne peuvent ni prendre la mer ni rentrer chez eux et se retrouvent emprisonnés, torturés ou vendus comme esclaves ».
Selon toute vraisemblance, le gouvernement italien ne se préoccupe guère des conséquences de cette politique somme toute informelles et totalement contraire aux principes fondamentaux des droits de l’homme. Le plus important pour lui, c’est de réduire les flux de migrants en provenance de Libye. Le pays a même réussi à diminuer leur nombre de 70% ces derniers mois.
L’artisan de cette politique n’est autre le ministre italien de l’Intérieur Marco Minitti, le responsable italien coopère de façon officielle avec la marine libyenne, mais il scelle aussi des accords secrets avec des groupes armés. Cette façon d’agir a d’ailleurs suscité l’ire du Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, dont le Haut commissaire M. Zeid Ra’ad a bien exprimé son indignation en novembre dernier, lorsqu’il a qualifié la politique migratoire de l’Union européenne (UE) en Libye d’ « outrage à la conscience humaine ».
Horrifié par ce qu’il a pu constater, M. Ra’ad Al Hussein a qualifié la coopération de l’Union européenne avec la Libye pour stopper l’arrivée de migrants d’«inhumaine». Selon lui, «la politique de l’UE consistant à aider les gardes-côtes libyens à intercepter et renvoyer les migrants sur le territoire libyen est inacceptable. C’est même un «outrage à la conscience de l’humanité, a-t-il écrit tout en signalant que la situation était catastrophique.
Avec algerie-focus