Ils prennent racine en Grèce, dans la région de la péninsule du Péloponnèse, il y a quelque trois millénaires. Si la date exacte des premiers Jeux Olympiques (JO) demeure inconnue, les sources écrites tablent sur 776 avant Jésus-Christ. Les compétitions se tiennent alors tous les quatre ans dans les plaines de la ville d’Olympie. La période séparant chaque édition est nommée «Olympiade», une unité de temps qui servait à l’époque de système de datation.
Nul ne connaît avec certitude la raison de leur naissance, puisque l’histoire tend à se confondre avec la mythologie, avare en faits avérés. Dédiés aux dieux grecs, en particulier Zeus le patron, les JO sont étroitement liés aux fêtes religieuses, sans pour autant faire partie d’un culte. Ils ont en effet un caractère séculier et visent surtout à témoigner des aptitudes physiques des jeunes hommes des cités grecques, indépendamment de leur statut social.
De l’athlétisme mais aussi du free-fight dans l’Antiquité
Le basket-ball et le vélo BMX tardant à être inventés, les disciplines des JO antiques tournent principalement autour de l’athlétisme, avec les épreuves de la course à pied, du saut en longueur, du lancer de poids, de disque et de javelot. L’équitation, composée de courses de chevaux et de chars, se déroule dans l’Hippodrome et donne lieu à quelques carambolages à la Ben-Hur. La lutte, fortement prisée, est considérée comme une forme d’exercice militaire sans armes, et qui se pratique nu comme un ver.
Mais les spectateurs ont également l’occasion de voir, si ce n’est du sang et des larmes, de la baston sans retenue. A commencer par l’épreuve de boxe, qui oblige les deux adversaires à habiller leurs mains de lanières de cuir souple ou rigide pour renforcer leurs poings et ainsi mieux défigurer l’opposant. Parmi les disciplines plus brutales existait également le «pancrace», sorte d’ancêtre du MMA : cet art martial combinant lutte et boxe autorise tous les coups, même mortels. Seuls l’arrachage des yeux et les morsures sont prohibés, parce qu’on est quand même civilisé.
Le vainqueur aux honneurs, les autres au vestiaire
A l’époque, pas de médaille de métal, la récompense est végétale. En plus de recevoir une palme d’olivier dans les mains et un bandeau de laine rouge, chaque vainqueur des différentes épreuves, appelé «olympionique», est ainsi honoré par les juges d’une couronne faite d’un rameau d’olivier.
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Les #JO de Rio c’est dans un mois tout pile ! RT si vous allez suivre la compétition chez vous ! pic.twitter.com/cmxcDNvix5— Astérix (@asterixofficiel) 5 juillet 2016
Mais la gloire est le véritable salaire des Jeux : le nom de chaque gagnant est proclamé par le héraut, tout comme le nom de son père et de celui de la ville pour laquelle il concourt. A la suite de quoi le lauréat effectue un tour d’honneur sur la piste, tandis que la foule l’acclame et lui jette littéralement des fleurs. En revanche, les athlètes arrivés en deuxième et troisième positions n’ont droit à aucun distinction et rentrent dans leur cité la queue entre les jambes.
Les Jeux Olympiques sont célébrés pendant plus d’un millénaire, jusqu’en 393 après J-C, date du décret proclamé par l’empereur Théodose Ier, qui les abolit manu militari. En cause : la compétition sportive propagerait le paganisme, terme utilisé par les chrétiens pour désigner la religion de ceux qui ne sont ni chrétiens ni juifs – soit les adeptes du polythéisme.
Des anciens aux modernes : des sports en plus, les dieux en moins
Quinze siècles passent. En 1894, l’historien français Pierre de Coubertin lance son projet de rénovation de l’idéal olympique. Deux ans plus tard sont célébrés les premiers Jeux de l’ère moderne, à Athènes. Suivront, tous les quatre ans, ceux de Paris, de Saint-Louis (Etats-Unis), de Londres… La tradition est restaurée. Mieux, elle est complétée en 1924 par les Jeux d’hiver, qui se tiennent également tous les quatre ans. Les premiers du genre ont d’ailleurs lieu dans l’Hexagone, à Chamonix.
Le 23 juin 1894, Pierre de Coubertin (assis à gauche) crée le #CIO pour réinstaurer les Jeux olympiques antiques. pic.twitter.com/xqlUiUXnzk
— Eskandar Benaïcha (@EskandarB) 23 juin 2014
Jeux Olympiques de 1896 © Icon Sport
Si la tradition est restaurée, elle est totalement mise à jour, prévenait Pierre de Coubertin. «Modernes, très modernes, seront ces jeux Olympiques restaurés (…) Point de trépieds, ni d’encens : ces belles choses sont mortes et les choses mortes ne revivent pas ; l’idée seule peut revivre, appropriée aux besoins et aux goûts du siècle», écrivait ainsi l’historien dans La Revue de Paris en 1894. Ainsi, pour la première fois de l’Histoire, les femmes participent aux épreuves à partir de l’édition de 1900.
Jeux Olympiques de 1908 © Luiz Fernando Reis / Flickr
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Les JO revisités, cela donne, à l’heure actuelle, une dizaine de milliers de participants, quelque 200 pays représentés, une trentaine de disciplines pour environ 400 épreuves. On y trouve désormais des sports plus atypiques (haltérophilie, luge, natation synchronisée, curling…) ou qui ne seraient pas forcément venus à l’idée des Grecs dans l’Antiquité, tels que le water-polo, le hockey sur gazon ou encore la gymnastique artistique. Difficile en effet d’imaginer le stratège athénien Périclès faire du trampoline.
Avec Directmatin