La Commission mondiale sur le climat, qui a calculé l’investissement nécessaire pour construire des infrastructures «durables» et réduire l’impact sur le climat, propose des pistes d’évolution pour faire face au réchauffement.
Le montant donne le tournis. Sur les quinze prochaines années, il faudrait investir pas moins de 90.000 milliards de dollars en infrastructures dites «durables» pour limiter l’impact sur le climat et être en phase avec l’objectif fixé par les États de limiter le réchauffement à 2 °C. Cette évaluation émane de la Commission mondiale sur le climat, qui regroupe dirigeants politiques, ONG, instituts de recherche, sous la houlette de l’ancien président du Mexique Felipe Calderon. «C’est indispensable pour relancer la croissance mondiale, indispensable pour lutter contre la pauvreté, indispensable pour respecter l’accord de Paris (COP 21)», a-t-il alerté. Qui dit durable signifie transports propres, énergies renouvelables, bâtiment bas carbone… Les besoins seront concentrés en Afrique, en Amérique latine et en Asie, ainsi que dans les villes, pour faire face à l’urbanisation galopante. La bonne nouvelle, insiste le rapport, est que ces 90.000 milliards ne nécessiteront pas forcément de financement supplémentaire. Mais il faudra changer d’approche et se désengager des énergies les plus polluantes, comme le charbon. L’une des solutions avancées est de réduire les subventions aux énergies fossiles, sur les prix des carburants ou les exportations de pétrole. Sur la seule année 2014, elles ont représenté 550 milliards de dollars. Autres pistes proposées: user des prix carbone, de la taxation des émissions de carbone et développer de nouveaux outils financiers, comme les «obligations vertes».