En Asie du Sud, environ 70% des personnes qui travaillent dans les fours à briques le feraient dans des conditions d’esclavage, selon un rapport de l’Organisation internationale du travail publié en 2016. Et un cinquième d’entre eux seraient en plus des enfants.
Malgré une interdiction datant de 1976, l’esclavage moderne reste encore très répandu sur les sites de briques à fours, les moulins à riz ou encore les maisons closes, notamment en Inde. La plupart des esclaves sont issus de familles modestes ou de castes marginalisées comme les Dalits (“opprimés”).
Malgré le travail des autorités indiennes et des ONG locales et internationales, il n’est pas évident d’identifier tous les sites de briques à fours ou mines où l’on forcerait des esclaves à travailler. Certains sites peuvent être situés dans des régions reculées et donc échappées à la surveillance des autorités.
D’où l’idée d’un groupe de chercheurs britanniques de l’Université de Nottingham d’utiliser des images satellites issues de Google Maps pour débusquer ces sites illégaux et les signaler aux autorités locales.
Pour ce projet de crowdsourcing baptisé “Esclavage depuis l’espace”, des douzaines de volontaires passent au crible des milliers d’images prises par satellite pour identifier la localisation de ces fours à briques aux pratiques illégales.
Pour le moment, les chercheurs n’utilisent que des images satellites disponibles sur Google Maps mais ils sont en discussion avec différentes entreprises de satellites pour avoir accès à une base d’images satellites plus large.
L’équipe travaille actuellement sur un site d’environ 2600 mètres carrés dans l’Etat du Rajasthan, situé au nord-ouest de l’Inde.
L’amélioration des technologies de photographie satellitaire permet de faire des relevés très précis de l’activité terrestre.
Ce projet rappelle ainsi plusieurs initiatives lancées partout à travers le monde, parmi lesquelles:
- Un projet de crowdsourcing basé sur des images satellites a été lancé en 2015 au Ghana près du Lac Volta où certains pêcheurs obligent des enfants à travailler pour eux, rapportait le site américain Quartz. Les signes d’activités de pêche sont beaucoup plus faciles à détecter via des images satellites.
- Des images satellites ont également permis de révéler en 2016 que des centaines d’enfants esclaves travaillaient dans un parc protégé au Bangladesh, qui fait partie du patrimoine mondial de l’Unesco, racontait le quotidien The Telegraph, rappelant que cette même technologie avait permis de localiser des camps de réfugiés et les lieux de massacre dans la région du Darfour (Soudan).
- Enfin, cette technologie a aussi permis en 2015 à l’agence de presse Associated Press de traquer des bateaux suspects, qui transportaient en fait des esclaves vers la Papouasie-Nouvelle-Guinée et d’en référer aux autorités locales.
Par ailleurs, les satellites sont en train de devenir des outils très importants pour l’avenir de notre planète, que ce soit pour lutter contre le réchauffement climatique ou pour prédire l’état de notre économie.
Il y a quelques jours, la France a lancé, en partenariat avec Israël, un micro-satellite qui doit photographier pendant deux ans les dégâts liés au réchauffement climatique pour mieux contrôler les émissions de gaz à effet de serre.
D’autre part, un chercheur basé en Suisse a affirmé que les photos prises par l’astronaute Thomas Pesquet pendant sa mission d’un peu plus de six mois sur l’ISS pouvaient être utilisées pour faire des prévisions économiques.
Avec businessinsider