Au Rwanda, la commission électorale (NEC) a annoncé ce jeudi 1er juin qu’elle renonçait à une directive controversée l’autorisant à contrôler le contenu de campagne des candidats à la présidentielle sur les réseaux sociaux.
La mesure, qui devait prendre effet le 14 juillet, date du début de la campagne électorale. Elle exigeait que tous les candidats à la présidentielle envoient à la NEC pour validation, au moins 48h à l’avance, les messages qu’ils souhaitaient publier sur les réseaux sociaux. La levée de boucliers qu’a provoquée la mesure a semble-t-il eu raison de la commission électorale rwandaise.
« Les candidats pourront publier du contenu sur les réseaux sociaux sans passer par la commission électorale et s’ils commettent des fautes ils feront face à la loi », a déclaré ce jeudi soir le président de la NEC Kalisa Mbanda. La commission électorale renonce donc à sa directive controversée. Et pour cause, la pression a été forte.
Les premières critiques sont venues de l’opposition rwandaise qui a dit craindre qu’elle ne soit utilisée pour faire taire toute critique à l’encontre du pouvoir en place. Puis ce sont des diplomates en poste à Kigali qui se sont dits préoccupés par ce qu’ils ont qualifié de sérieuse limitation à la liberté d’expression.
Dans la foulée, c’est le gouvernement rwandais par la voix de sa porte-parole qui l’a mise en cause. « Sans vouloir offenser la NEC, les candidats devraient pouvoir s’exprimer librement sur les réseaux sociaux », avait tweeté Louise Mushikiwabo mercredi. La dernière réaction avant l’abandon de la mesure est venue de l’autorité de régulation des médias. La RURA a estimé que la commission électorale n’avait tout simplement « pas le mandat de réglementer ou d’interrompre l’utilisation des réseaux sociaux par les citoyens ».
Le régulateur a assuré ne pas avoir été consulté par la NEC à ce sujet. « Nous souhaitons réaffirmer le droit des citoyens de s’exprimer sur les réseaux sociaux », avait-il déclaré.
Avec RFI