La Russie, grand producteur et exportateur d’aluminium et d’acier, réfléchit actuellement à une réponse à l’introduction aux Etats-Unis de droits d’importation sur ces marchandises, qui pourrait prendre la forme de taxes sur des importations de produits américains, a annoncé mardi un responsable russe.
“Si la décision d’imposer des taxes est adoptée, ces mesures pourraient être importantes”, a déclaré le vice-ministre russe de l’Industrie et du Commerce, Viktor Ievtukhov, cité par l’agence de presse TASS.
Mais ces mesures ne pourraient être utilisées que dans un cas extrême, selon lui.
Avant cela, Moscou compte entamer des négociations avec les Etats-Unis afin de convaincre Washington de reconsidérer sa décision.
Si les négociations échouent, Moscou fera alors appel à l’organe de résolution des conflits de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a indiqué le vice-ministre russe.
D’après les règles de l’OMC, il faut environ 15 mois pour résoudre un conflit commercial.
Les Etats-Unis ont introduit depuis le 23 mars des taxes de 25 % sur les importations d’acier et de 10 % sur celles d’aluminium afin de protéger les producteurs américains des importations excessives.
L’entrée en vigueur de ces taxes a été repoussée au 1er mai pour le Canada, le Mexique, l’Union européenne, l’Australie, l’Argentine, le Brésil et la Corée du Sud.
D’après les premières évaluations de M. Ievtukhov, la Russie perdra 2 milliards de dollars pour l’acier et 1 milliard de dollars pour l’aluminium.
D’après les statistiques officielles des douanes russes, le pays a exporté l’année dernière 8,9 millions de tonnes d’acier laminé estimées à 3,3 milliards de dollars et 3,48 millions de tonnes d’aluminium estimées à environ 5 milliards de dollars.
Les importations russes en provenance des Etats-Unis se sont élevées à 9,1 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de l’année 2017, soit une augmentation de 24,95 % par rapport à la même période en 2016.
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