Au cours de la visite du roi Salmane d’Arabie saoudite en Russie, la première du genre, les deux pays ont signé la mise en place de deux fonds d’investissement, énergétique et technologique, d’un milliard de dollars chacun.
Le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine a rencontré le roi Salmane d’Arabie saoudite, au cours de la première visite d’un souverain saoudien dans le pays, le 5 octobre. A la suite de cet entretien, les deux pays ont fait savoir qu’ils s’étaient accordés, notamment, sur le lancement d’un programme commun d’investissement dans l’énergie d’une valeur d’environ un milliard de dollars (environ 852,5 millions d’euros).
Un autre accord conclu entre Moscou et Riyad prévoit la mise en place d’un fonds commun d’investissement dans le domaine des hautes technologies, d’un milliard de dollars également.
«Notre coopération présente un large potentiel de développement dans [le domaine de] l’énergie nucléaire. L’Arabie saoudite a lancé un vaste programme d’énergie nucléaire [civil]», a commenté le ministre russe de l’Energie et coprésident de la commission intergouvernementale russo-saoudienne Alexander Novak.
«L’énergie nucléaire peut devenir l’une des sources [d’énergie] de base et un catalyseur supplémentaire de développement économique et d’innovation technologique en Arabie saoudite», a-t-il ajouté, précisant que les deux pays étaient arrivés à un niveau «fondamentalement nouveau» dans leurs relations.
En matière militaire, l’Arabie saoudite a signé avec la Russie un accord préliminaire ouvrant la voie à l’achat de systèmes russes de défense antiaérienne S-400, ainsi qu’à leur production dans le royaume saoudien, pourtant allié traditionnel des Etats-Unis, particulièrement sur le plan militaire.
85 dirigeants d’entreprises majeures et 200 dignitaires saoudiens étaient du voyage
Présenté comme «historique» par l’agence de presse officielle saoudienne SPA, la visite du roi Salmane à Moscou a permis selon Alexander Novak de renforcer les liens entre les deux pays dans tous les domaines. 85 patrons des plus grandes entreprises du pays ont en effet accompagné le souverain dans son voyage, tout comme 200 représentants et dignitaires du pays.
Le ministre russe de l’Energie a par ailleurs souligné qu’une feuille de route était en cours d’élaboration pour le développement de coopérations dans les domaines économique, scientifique et technologique entre Moscou et Riyad.
Dans le secteur pétrolier, présenté comme l’un des points centraux de la rencontre entre Vladimir Poutine et le roi Salmane, les deux pays espèrent étendre leur accord de réduction de la production de pétrole, pour lutter contre la baisse des cours du brut sur les marchés. Vladimir Poutine a ainsi déclaré le 5 octobre que les engagements de réduction de production de brut conclu entre son pays et l’Organisation des pays producteur de pétrole (Opep) en 2017 pourraient être reconduits jusqu’en mars 2018. La prochaine réunion de l’organisation doit avoir lieu en novembre à Vienne.
La baisse des revenus pétroliers liée à l’effondrement des cours du brut en 2014 (dû en partie à l’essor du gaz et du pétrole de schiste américains), a en effet eu des conséquences douloureuses pour les deux pays dont l’économie est dépendante de la production d’hydrocarbures. Confronté à d’importants déficits budgétaires depuis trois ans, le royaume d’Arabie saoudite a entrepris de diversifier son économie et de s’accorder avec les autres pays producteurs de pétrole pour stabiliser les prix de l’or noir sur les marchés, ce qui passe par une réduction de la production.
Avec rtfrance