La nouvelle année s’annonce des plus prometteuses pour l’économie mondiale. C’est en tout cas l’avis de Coface qui vient de publier son étude sur les risques des pays en 2018, à la veille de son colloque annuel consacré à la question. La société d’assurance-crédit s’attend ainsi à un pic de croissance mondiale en 2018 estimé à 3,2%. La reprise sera même plus forte pour les pays émergents (4,6%) et surtout plus synchronisée.
Entreprises: attention à la surchauffe
Parmi les gagnants de l’accélération du commerce mondial, plusieurs économies ouvertes dont les évaluations pays s’améliorent: les Pays-Bas (A1), la Corée du Sud (A2), Taïwan (A2), Singapour (A2) et Hong-kong (A2). La Grèce profite également du retour de la confiance des ménages et entreprises et quitte la catégorie C (risque élevé) pour B (risque assez élevé).
Cette embellie mondiale ne sera cependant pas exempte de risques et Coface alerte sur trois menaces majeures. La première concerne le problème de l’offre dans les économies avancées. Les niveaux historiquement bas du chômage en Allemagne, aux États-Unis, mais aussi en Europe centrale indiquent en effet que les entreprises sont proches des limites de leur capacité de production. Une situation qui risque d’être exacerbée par le risque bancaire toujours présent en Chine, en particulier au sein des petites et moyennes banques, mais surtout par la résurgence de risques politiques qui n’est pas à exclure en 2018. La frustration sociale reste élevée dans les pays émergents au début d’une année riche en élections et s’accompagne d’un niveau élevé de l’indice de risque de troubles sociaux.
Malgré un ralentissement de la croissance, le Maroc garde la meilleure note de la région
De son côté, le Maroc est toujours noté A4 (risque convenable), soit la note la plus élevée de tous les pays d’Afrique du Nord. Cela n’empêche pas Coface d’anticiper sur “un léger ralentissement” de la croissance marocaine en 2018, cette dernière étant toujours corrélée à celle du secteur agricole. L’économie, hors agriculture, quant à elle, devrait continuer de se montrer dynamique, soutenue par une demande interne toujours résiliente, souligne la société.
Côté investissement, l’effort devrait se maintenir assure le rapport grâce à une politique publique d’investissement expansive basée sur les grands projets principalement portuaires (TangerMed 2, Nador West-Med,) et du dynamisme de l’investissement privé favorisé par une politique d’incitation fiscale introduite par la dernière loi de Finances. Les exportations, en hausse en 2017, devraient également suivre la même tendance positive en 2018 avec une reprise qui se consolide chez les principaux partenaires commerciaux du royaume.
Montée du risque social au royaume
Attention toutefois, prévient Coface à la montée du risque social au Maroc. Dans sa fiche réservée au royaume, la compagnie narre le déroulé des événements politiques depuis le blocage gouvernemental après la victoire de Benkirane, au récent limogeage de plusieurs ministres et secrétaires d’État en passant par les manifestations du Hirak rifain. Autant de défis auxquels devra faire face l’exécutif pour plus de justice sociale, moins de disparités régionales et plus d’efficacité administrative pour répondre aux besoins des citoyens.
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