Dans son nouveau baromètre risque-pays relatif au deuxième trimestre 2016, publié le 28 juin, l’assureur-crédit Coface a abaissé les notes de cinq pays africains (l’Algérie, l’Angola, le Mozambique, la Namibie et la Zambie) et amélioré l’évaluation de la Côte d’Ivoire.
L’Algérie a vu sa note rétrogradée à («C) après («B»). Ce pays, dont l’économie demeure très dépendante des hydrocarbures, a enregistré en 2015 un déficit budgétaire record, à 16% du PIB. Ce déficit atteindrait 15% du PIB en 2016, alors que le fonds de régulation des recettes (FRR) tend à s’épuiser (passant de 25,6% du PIB en 2014 à 12,3% du PIB en 2016).
La note de l’Angola est passée de («C») à («D») à cause de la baisse des prix du pétrole.
Au Mozambique, où les prévisions de croissance sont dégradées par la révélation de la dissimulation par le gouvernement d’une dette de 1,4 milliard de dollars, la probabilité d’un défaut souverain a augmenté, ce qui a conduit Coface à rétrograder la note de ce pays à («D»).
La note de la Namibie a été, quant à elle, abaissée à («A4»), en raison de chute des cours des matières premières et du ralentissement économique qu’enregistre l’Afrique du Sud, principal partenaire commercial du pays.
Enfin, la Zambie a été déclassée de («C») à («D»), en raison de la forte dépréciation de sa monnaie dans le sillage du ralentissement chinois et de l’effondrement des prix des matières premières.
Le seul pays africain dont le profil de risque s’est amélioré est la Côte d’Ivoire, qui a vu sa note passer de («C») à («B»). La locomotive de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) profite notamment de sa forte croissance économique, de la poursuite des grands travaux, de l’amélioration notable du climat des affaires, de la stabilisation politique du pays et de la restauration de la sécurité.
Les notes risque pays de Coface se situent sur une échelle qui comprenait jusqu’ici 7 niveaux: A1 (très faible), A2 (peu élevé), A3 (niveau satisfaisant), A4 (niveau convenable), B (Assez élevé), C (élevé), D (très élevé), et peuvent être assorties de surveillances positives ou négatives. Mais l’assureur-crédit a jugé nécessaire d’introduire une 8ème catégorie d’évaluation E (risque extrême), afin d’ajouter de la granularité dans l’analyse risque pays : une partie des pays faisant partie de la catégorie D sont désormais inclus dans la nouvelle catégorie. Les pays africains désormais notées («E») sont la République Centrafricaine, l’Erythrée, la Libye, le Soudan et le Zimbabwe.
Les diverses évaluations de Coface mesurent le niveau moyen de risque d’impayés présenté par les entreprises d’un pays dans le cadre de leurs transactions commerciales à court terme. Elles ne concernent pas la dette souveraine. Pour déterminer une évaluation, Coface combine les perspectives économiques, politiques et financières du pays, l’expérience de paiement de Coface et l’environnement des affaires du pays.
Avec Agence Ecofin