Propriétaire de presque 150 brevets différents, Raoul Parienti est l’un des inventeurs français les plus innovants de sa génération. En atteste, son dernier projet de mobilité urbaine « REVA 2 », lauréat du prix du président du Jury du Concours Lépine 2016, qui a pour visée de « rendre un véhicule collectif privé le temps de l’usage ». Une invention française révolutionnaire donc, mais qui, faute de financements, pourrait voir son développement se faire à l’étranger, en Chine notamment…
Mais comment s’y prendre pour solutionner une problématique touchant toutes les grandes métropoles mondiales et pour laquelle il n’existe pas encore de solution miracle ?
Le concept est en fait très simple. Il se base tout d’abord sur une flotte de « véhicules full électriques et full automatiques » que vous pouvez « appelez avec votre smartphone et celui-ci vient vous chercher et vous dépose exactement là où vous voulez aller » détaille ainsi l’entrepreneur. Mieux encore, si la vitesse de ces engins « est limitée à 35 kms/h en ville en mode automatique, ils se transforment en véhicules hybrides une fois sortis de l’agglomération, vous permettant ainsi de partir en vacances avec ! »
« Une installation 1 000 fois moins chère que celle d’un tramway »
Concernant les infrastructures nécessaires, là aussi la praticité est de mise. En effet, alors que l’installation de métros ou tramways est particulièrement onéreuse et contraignante à mettre en place, celle de REVA 2 est, selon son concepteur, « 1000 fois moins chère à installer que le tram et on pourrait équiper une ville comme Paris en seulement 3 mois ».
Le secret ? « On colle une simple bande de caoutchouc bleu équipée de puces RFID sur la chaussée » et cela permet la circulation autonome des véhicules sans recourir au GPS limitant ainsi drastiquement le risque de piratage. Et ce n’est pas tout, concernant l’entretien, la simplicité de la REVA 2 en fait un véhicule « 50% moins cher à entretenir qu’une Renault Clio » nous assure M. Parienti.
Un concept salué par l’ONU
Un concept très innovant et dans l’air du temps donc. Mais pourrait-il en être autrement pour le projet d’un homme qui avait déjà déposé le concept « Autolib » en 1986 et qui l’avait notamment défendu devant l’Assemblée des Nations Unis en 1992 ? Si à l’époque son projet était peut-être un peu trop novateur, « j’ai reçu des menaces de mort, des pressions de lobbies considérables » assure-t-il, en 2016 les conditions semblent enfin réunies pour que le projet se concrétise rapidement.
Photo : Raoul Parienti lors de la présentation de PureSound une autre de ses multiples inventions.
Crédit : www.courleuxsansfrontieres.com
Un projet « dont Google s’est fortement inspiré »
« Aujourd’hui le monde a changé, les gens nous ouvrent les portes, même les grands groupes. Nous avons également signé un premier contrat avec la commune de Cagnes-sur-Mer, afin qu’elle devienne notre premier site pilote » nous enseigne ainsi fièrement l’inventeur. Mais, malgré un réel engouement dans l’hexagone, c’est bien à l’international que son projet séduit le plus. « On m’invite à Abu Dhabi, Séoul et dans plusieurs pays d’Asie pour présenter mon projet » indique le niçois, mais je suis français et j’aimerai le rester ». En effet, alors que celui-ci a besoin de 5 millions € pour finaliser son test expérimental, « les meilleures propositions viennent de l’étrangers et notamment de Chine » déplore celui qui « rêverait de fabriquer en France ». Affaire à suivre donc, mais il semblerait extrêmement dommageable de voir un projet « dont Google s’est fortement inspiré(pour son projet de voiture autonome) » se développer hors de nos frontières !