Le chômage augmente et les derniers chiffres ne sont pas vraiment réjouissants. Difficile de se retrouver chez Pôle Emploi, mais peut-être encore plus à partir d’un certain âge. Il est normal que l’on insiste sur le travail des jeunes, mais que dire alors du travail des « pas encore vieux » et des seniors ! Retrouver un emploi à plus de 45 ans est indéniablement un parcours complexe.
La France est une exception en Europe. Ses seniors sont en effet parmi les moins actifs de la C.E. avec un fort décrochage de l’emploi chez les plus de 59 ans.
Le terme « senior » ne désigne pas ici les retraités. Par exemple, le taux d’activité des plus de 55 ans est particulièrement faible et la crise n’a fait qu’amplifier le phénomène.
Les plus de 55 ans qui recherchent un emploi
On le voit, le bât blesse en particulier chez les plus de 55 ans. Cela est dû à une habitude prise dans les entreprises de mettre en pré-retraite les personnes au-delà de 57 ans, à certains avantages acquis, à un système social assez avantageux. Globalement, il faut aujourd’hui travailler plus longtemps mais les habitudes ont la vie dure et sont inscrites dans le tissu social et culturel français.
Le problème est évidemment qu’aujourd’hui les moyens manquent pour rémunérer cette population en nombre grandissant. Les pouvoirs publics ne sont pas les seuls responsables de cet état de fait, les entreprises profitant de chaque occasion pour licencier les plus âgés (les plus coûteux souvent aussi) et refusant de les embaucher lorsqu’il y a un poste à pourvoir.
« Senior, moi ? Mais non !!! »
Il y a pourtant de quoi être surpris car après tout, les Français hommes et femmes se sentent tous plutôt jeunes après 45 ans, à moins d’être malades et ne souhaitent pas forcément cesser leur activité bien au contraire, à moins de faire un métier particulièrement pénible ou inintéressant.
Il y a une vraie contradiction entre l’énergie, l’impression de jeunesse de cette population et le sort qui lui est réservé. Pourtant, on le sait l’expérience est précieuse dans une entreprise, tout comme la mémoire, et le mélange des plus jeunes avec les plus âgés est recommandé en matière de ressources humaines.
La pyramide salariale joue pourtant en faveur d’un abandon des plus anciens, particulièrement lorsque l’environnement économique devient difficile. Le mouvement a été lancé à partir des années 75 et a perduré jusqu’à présent. Difficile de le faire repartir en sens contraire, car il est fortement ancré dans les mentalités.
Travailler plus longtemps
Le problème est qu’on le veuille ou non, il faut à présent travailler plus longtemps. Soit parce que l’on a commencé tard après des études, ou après une recherche d’emploi particulièrement longue. De plus, les retraites ne vont pas en augmentant, mieux vaut donc continuer le plus longtemps possible à travailler à taux plein afin de mettre toutes les chances de son côté.
Même les médecins sont en faveur d’une poursuite de l’activité, car l’espérance de vie augmente et continuer à être dans la vie active a du bon. Le stress et les maladies liées au travail sont fréquemment mises en avant, mais c’est oublier un peu vite les bons côtés liés à un emploi, en dehors de l’aspect financier, également essentiel.
Le parcours du combattant
Retrouver un emploi après 45 ans est pourtant périlleux. Les structures existent, pas toujours très efficaces en dépit des bonnes volontés. Pôle Emploi est débordé et a du mal à suivre tous les demandeurs. Il faut déjà du temps pour percevoir ses allocations et se remettre du choc d’un licenciement.
On considère qu’il faut une période de deuil de l’ordre de trois mois avant de parvenir à se remettre en selle. Sauf que certains n’y parviennent pas, car il est difficile de se motiver au jour le jour lorsque l’on se retrouve ainsi soudainement quasiment au repos.
Et même lorsque l’on est dans l’action, il n’est pas rare de céder au découragement face à des petites annonces qui recrutent des profils qui vont jusqu’à 35 ou 45 ans maximum, difficile dans ce cas de parvenir à décrocher un entretien qu’il s’agisse d’un rendez-vous à prendre directement ou via un cabinet de recrutement.
Diverses solutions existent heureusement, car mieux vaut se prendre en main soi-même plutôt que de compter sur les institutions qui ont bien d’autres chats à fouetter. Une fois le CV et la lettre de motivation réalisés (Pôle Emploi et l’Apec disposent d’un service permettant d’être assisté sur ce point précis), il faut remonter ses manches et « y aller » !
– Faire savoir que l’on recherche un emploi
Si au début, on peut se sentir mal à l’aise avec le statut de demandeur d’emploi, il faut oublier son amour-propre pour le faire savoir tous azimuts une fois que l’on est dans cette situation.
En parler à tout le monde afin que les proches, la famille, les amis en parlent à d’autres et ainsi être informé d’une possible vacance au niveau d’un poste qui serait en train de se libérer. En effet, tous les emplois ne se retrouvent pas dans les annonces ou sur le net, le bouche à oreille est un outil puissant à utiliser absolument.
– Utiliser les sites internet
Le papier a du mal à lutter avec internet. Les sites internet ainsi que les réseaux sociaux sont aujourd’hui les vrais canaux de communication à utiliser pour consulter des annonces et être au fait de ce qu’il y a sur le marché. Faire des alertes, mettre l’info sur son profil Facebook, Linkedin, Viadeo, etc, est un must.
– Réactiver ses réseaux
Il ne s’agit pas ici de réseaux virtuels, mais bel et bien physiques. A 45-55 ans, on a eu une autre vie et on a gardé des contacts, des adresses, des numéros de téléphone. Il est temps de les réactiver, personne ne vous en voudra de chercher du travail !
Les réseaux sont évidemment une priorité pour des personnes qui ont une expérience, d’un côté car ils ont déjà de nombreuses connaissances, mais aussi parce qu’ils savent très bien que ce ne sont pas les cabinets de recrutement et les chasseurs de tête qui vont venir les chercher, sauf dans certains cas très spécifiques.
Il faut apprendre à forcer quelques portes parfois. Il est essentiel de s’engager dans la voie du retour à l’emploi avec dynamisme, et surtout ne pas avoir honte de se retrouver dans cette situation, ce qui arrive parfois dans les générations 45 ans et plus.
S’endormir trop longtemps ne fait qu’envenimer la situation à terme et penser qu’il n’y a pas de solution est inutile. Des seniors trouvent du travail tous les jours en France, même si cela est difficile, il ne faut pas le cacher.
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