Bonne nouvelle, Madagascar sort peut-être la tête de l’eau. Etouffée dernièrement par le tarissement des devises étrangères de ses réserves, le pays vient d’annoncer une amélioration. D’après la Banque centrale de Madagascar, les réserves monétaires du pays ont augmenté de 40%.
« Les réserves monétaires de Madagascar atteignent actuellement environ 1,1 milliard de dollars américains tandis que celle de 2015 était d’environ 800 millions de dollars américains », a détaillé le week-end dernier Alain Rasolofondraibe, gouverneur de la Banque centrale de Madagascar.
Selon lui, cette augmentation est due au déblocage de la Facilité de crédit élargie (FEC) du Fonds monétaire international (FMI) et d’autres fonds multilatéraux et bilatéraux pour Madagascar, et à la tenue de deux grandes conférences internationales à Madagascar en 2016, qui ont occasionné la pénétration de beaucoup de devises étrangères dans le pays. Alain Rasolofondraibe croit même que les réserves pourront encore mieux se porter.
Le gouverneur de la banque centrale estime que les 10 milliards de dollars américains promis par les donateurs traditionnels de Madagascar lors de leur conférence à Paris en décembre 2016 pourront booster les réserves monétaires. Car explique t-il, « ce fonds sera déposé dans la banque centrale avant son utilisation ». Malgré cela, Madagascar doit continuer à supporter sa crise monétaire. En effet, avec les conséquences conjuguées de la chute des cours mondiaux et de la baisse considérable du transport maritime sur la Grande Île, le pays n’arrive plus beaucoup à exporter. Ce qui créé un déséquilibre constant entre l’Ariary, la monnaie locale et les devises étrangères.
Urgence de relance du commerce extérieur
L’amélioration des réserves monétaires malgaches n’influence pas le rapport entre l’ariary et l’euro ou le dollar. Le taux de l’ariary par rapport à l’euro et au dollar ”dépend de la loi de l’offre et de la demande”, a laissé entendre le gouverneur de la banque centrale. Selon lui, Madagascar doit exporter beaucoup plus. Pourtant, avec un transport maritime à l’agonie, l’exportation malgache risque malheureusement d’être très compliquée. En l’espace de deux ou trois ans années les échanges commerciaux entre Madagascar et l’extérieur ont chuté de plus de 40%, apprend-on du collectif des Officiers de la marine marchande malagasy (Comarma).
« L’Etat malgache a assisté à la disparition de ses flottes maritimes (la société malgache de Transport maritime, la compagnie malgache de Navigation ou encore la compagnie malgache de Transport pétrolier) et la fermeture des ports comme celui de Mananjary, de Manakara ou encore de Morondava. À ces constatations s’ajoute la faiblesse des échanges commerciaux avec l’extérieur, notamment dans les exportations », a déploré Andriamparany Ravelonarivo, coordonnateur du Comarma.
Plus le pays exporte, plus sa monnaie se renforce en valeur par rapport aux autres. Actuellement, les rapports sont tels qu’un euro vaut 3,328 ariary alors qu’un dollar américain vaut 3,138 ariary. Antananarivo doit relancer son secteur maritime pour sauver son économie.