La France et l’Union européenne (UE) ne comptent pas être à la traîne sur la cinquième génération de communications mobiles, mais cela ne concernera pas tout de suite le grand public.
Le gouvernement français et l’Arcep, l’Autorité de régulation des télécoms, ont présenté lundi 16 juillet une feuille de route sur la 5G, reprenant les ambitions du plan d’action de la Commission européenne et du Conseil de l’UE.
Objectif, réaliser un déploiement commercial de cette technologie dans au moins une grande ville en 2020, et attribuer des fréquences en définissant des obligations associées aux autorisations cette même année. Puis, en 2025, assurer la couverture des principaux axes de transport.
Le président de l’Arcep avait déclaré en début d’année que “son déploiement massif en France n’est pas crédible avant 5 ans.”
D’ici-là, des expérimentations seront menées dans diverses villes de France. Elles doivent permettre d’identifier les cas d’usages, mais aussi de collecter des données sur l’exposition du public aux champs électromagnétiques. A partir de 2019, des bandes de fréquences doivent être progressivement libérées et de premiers terminaux compatibles commercialisés.
La 5G doit offrir des débits jusqu’à dix fois supérieurs à ceux de la 4G et permettre d’augmenter la capacité des réseaux.
Dans un premier temps, cette technologie n’est pas forcément destinée au grand public, même si elle pourrait jouer un rôle complémentaire par rapport à la 4G, par exemple lors de grands événements sportifs entraînant une forte consommation de données.
Logistique, ports, véhicules autonomes et médecine
La 5G pourrait d’abord intéresser certaines secteurs comme l’industrie et le transport.
“La 5G est intéressante partout où le besoin de connectivité est exacerbé. Dans la logistique urbaine et maritime notamment. Vous n’avez pas idée de la complexité du système d’information d’un port connecté”, souligne notamment Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’Etat chargé du numérique, dans une interview accordée aux Echos.
“C’est aussi un enjeu pour le transport, afin d’assurer la sécurité et la coordination entre différents types de véhicules autonomes sur un même axe. Côté industriel, nous aimerions voir très vite les premières usines agiles connectées, sans aucun câble”, ajoute Mounir Mahjoubi.
Delphine Gény-Stephann, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances, précise de son côté que la médecine connectée est également “un candidat évident pour la 5G”. Selon elle, “c’est crucial pour de la chirurgie à distance”.
En dehors de la France, de premiers essais commerciaux sont prévus en Italie et en Allemagne en 2018, et un premier réseau 5G doit voir le jour à Stockholm, en Suède, dès cette année.
Hors Union européenne, d’autres Etats, comme le Japon, la Corée du Sud, la Chine et les Etats-Unis, conduisent également des expérimentations.
Avec businessinsider