Un colloque international sur les questions de financement et d’investissement dans la coopération Chine-Afrique s’est ouvert mardi à Abidjan en vue de renforcer le partenariat entre les deux parties.
Initié par l’ambassade de Chine en Côte d’Ivoire, le colloque qui réunit pendant deux jours une cinquantaine de participants dont des représentants des autorités ivoiriennes, des experts chinois et africains, des représentants d’institutions internationales et régionales, entend formuler des recommandations au prochain Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) prévue en septembre à Beijing, la capitale chinoise.
A l’ouverture du colloque, le Premier ministre (PM) ivoirien Amadou Gon Coulibaly a affirmé que la Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique.
« Les investissements directs étrangers (IDE) de la Chine vers l’Afrique se sont élevés à 25 milliards USD en 2013 soit une augmentation de 92% par rapport à son niveau en 2010″, a relevé M. Gon Coulibaly.
Cette augmentation marque « l’intérêt croissant » de la Chine pour le continent africain, mais pour le PM, la part de l’Afrique dans les investissements directs étrangers reste faible et mérite d’être relevée en raison des opportunités et des potentialités du continent.
Il explique que l’Afrique est dans un processus de transformation structurelle avec des besoins de financement encore plus importants.
Dans cette quête de développement, l’Afrique est à la recherche de partenaires économiques pour l’aider à relever le défi de la construction structurelle des économies du continent.
Pourtant pour le PM ivoirien, le partenariat de l’Afrique avec la Chine ne sera bénéfique que s’il favorise cette transformation structurelle.
Cette transformation structurelle passe, selon lui, par la transformation locale des produits de base, le transfert de technologies, le développement du capital humain, la facilitation des changes, l’intégration des pays africains aux chaînes de valeur internationales, l’exploitation rationnelle des ressources naturelles, le développement et le financement des PME.
« La Chine dispose de stratégies de promotion à cet égard », fait savoir Amadou Gon Coulibaly qui cite, entre autres, le ministère chinois du Commerce, Eximbank of China, le Fonds de développement Chine-Afrique.
« L’opérationnalité de ces instruments doit être renforcée en vue d’un impact plus concret et plus important en termes d’IDE pour l’Afrique », a-t-il conclu.
De son côté, l’ambassadeur de Chine en Côte d’Ivoire, Tang Weibin a relevé le soutien accru de la Chine aux pays africains.
A noter que le soutien financier de la Chine à l’Afrique est principalement investi dans les infrastructures, notamment la construction des routes, des chemins de fer, des ports, des aéroports, ainsi que dans le secteur des télécommunications.
Ce soutien a grandement amélioré l’environnement économique de l’Afrique et aidé à attirer dans le continent des capitaux étrangers, a fait remarquer l’ambassadeur Tang Weibin.
Pour le diplomate chinois, la Chine et l’Afrique font partie d’une « communauté de destin et d’intérêts ».
« Elles ont des besoins mutuels et se complètent mutuellement, et sont confrontées à des opportunités historiques de développement sans précédent et à des opportunités de coopération », a-t-il expliqué.
M. Tang a appelé à exploiter davantage le potentiel de coopération dans le domaine de l’investissement et du financement et à promouvoir un développement économique et social durable en Afrique, un continent doté de « ressources impressionnantes et d’un formidable potentiel de développement ».
Selon l’ambassadeur chinois, « le 21ème siècle est le siècle de l’Afrique », un continent dont l’avenir repose sur « l’accélération de l’industrialisation, la modernisation agricole et l’intégration régionale » mais qui doit surmonter « trois principaux obstacles: infrastructure insuffisante, fonds de développement insuffisants et pénurie de technologie et de talents ».
Le continent africain peut compter sur la Chine, deuxième économie mondiale et premier pays en développement, un pays qui a accumulé « une riche expérience, des technologies éprouvées et des capacités de production de haute qualité en matière d’industrialisation, de modernisation agricole et de construction d’infrastructures ».
La solution fondamentale pour les pays africains est « d’améliorer les capacités nationales de gouvernance, d’accroître les sources d’investissement, d’améliorer les rendements et d’assurer la sécurité des investissements », a poursuivi M. Tang.
Il a souligné que la coopération sino-africaine a toujours suivi ces principes de base: « répondre aux besoins du développement de l’Afrique, ne jamais ajouter de conditions politiques et adhérer au principe de bénéfice mutuel et de résultats gagnant-gagnant ».
Pendant deux jours, le colloque va s’atteler à faire l’état des lieux de la coopération sino-africaine, explorer de nouveaux domaines de partenariat entre la Chine et l’Afrique en matière de financement du développement et proposer de nouvelles approches dans le domaine des investissements et du financement en Afrique.
source:http://french.xinhuanet.com/2018-05/16/c_137181677.htm