La capitalisation boursière de la firme au losange a chuté de près de deux milliards d’euros depuis l’arrestation de son patron emblématique. Elle est ainsi descendue, jeudi, en-deçà de celle de son concurrent PSA. Un recul que plusieurs analystes du secteur jugent excessif.
À 17,526 milliards d’euros vers 15h, la capitalisation de PSAdépasse désormais d’une courte tête celle de son concurrent Renault (17,388 milliards d’euros). Il faut dire que l’action de la firme au losange n’a pas été épargnée cette semaine, après l’arrestation rocambolesque de Carlos Ghosn au Japon lundi. Le titre de la firme au losange est ainsi passé de 65,52 euros à l’ouverture de la Bourse de Paris lundi matin, à 58,81 euros jeudi, vers 15h, soit un recul de près de 10% qui correspond à une chute de l’ordre de deux milliards d’euros de sa valorisation. Dans le même temps, l’action Peugeot cédait seulement 2%, d’où le rattrapage en termes de capitalisation.
À noter que les valorisations des deux constructeurs automobiles français s’étaient déjà croisées l’été dernier mais Renault, était repassé légèrement au dessus entre-temps. Avec le repli observé cette semaine, l’action du constructeur désormais temporairement dirigé par Thierry Bolloré abandonne près de 30% depuis le 1er janvier quand celle de Peugeot prend 14% sur la même période.
Le titre Renault trop sanctionné ?
Ce net repli de l’action Renault, s’il peut sembler justifié au vu des problèmes de gouvernance que l’arrestation de Carlos Ghosn engendre à la fois chez Renault mais également chez Nissan et Mitsubishi, est jugé excessif par certains analystes. Dans une note publiée ce matin, ceux de Morgan Stanley indiquent que la valorisation de Renault avait déjà fortement chuté après les résultats du premier semestre. La firme au losange avait alors subi la comparaison avec PSA, dont les marges s’était considérablement améliorées ainsi que la fusion avortée avec son partenaire japonais Nissan.
Le bureau d’études a jugé bon de rester à “surpondérer” sur le titre Renault, avec un objectif de cours de 80 euros, soit une prime de 36% par rapport au cours actuel. Les analystes de Morgan Stanley observent que le titre intègre actuellement une valeur de 53 euros par action pour sa participation de 43% dans Nissan, de 5 euros pour sa part dans Daimler (1,55% du capital) et de 17 euros pour la valeur de RCI Banque, soit un total de 75 euros. Ainsi, le marché attribuerait à l’activité de construction automobile de Renault une valorisation négative, à hauteur de -17 euros par action.
“Même si les activités automobiles de Renault ont déjà connu ce type de valorisation négative dans le passé, ce n’est jamais arrivé avec des niveaux de marges du même ordre qu’aujourd’hui”, relève Morgan Stanley.
Avec tradingsat