La publication d’une offre d’emploi est la méthode privilégiée par les entreprises pour recruter. Pour faire le tri parmi les candidatures, les recruteurs ont de plus en plus recours à un premier entretien par téléphone, selon l’Apec. Les cadres doivent aussi s’attendre à passer des tests… et à voir leurs diplômes et références vérifiés.
La publication d’une offre d’emploi reste le moyen privilégié pour recruter des cadres. Selon l’étude annuelle sur le sourcing de l’emploi cadre de l’Apec (1), 87% des entreprises ont recours à ce moyen pour renforcer leurs équipes. Mais les recruteurs ne comptent pas sur ce seul canal. Ils ont même tendance à multiplier les sources, en prenant aussi en compte les candidatures spontanées, les réseaux sociaux, la cooptation par les salariés ou bien en sollicitant le réseau relationnel des recruteurs. En 2016, les entreprises ont ainsi utilisé 5 canaux de sourcing différents pour trouver des candidats, contre 4 l’année précédente. Dans le secteur informatique et de l’ingénierie, où les candidats sont plus difficiles à trouver, le chiffre grimpe à 6.
Un premier entretien par téléphone
Mais une fois la pile de candidatures sur le bureau, comment le recruteur parvient-il à effectuer sa sélection? Un premier tri est souvent fait par le biais d’un entretien téléphonique. 52% des entreprises y ont recours. Pour un tiers d’entre elles, cet appel est l’occasion de vérifier certaines informations sur le candidat, comme sa disponibilité ou bien ses prétentions salariales. Ces informations sont particulièrement cruciales quand les cadres ont été sollicités via les réseaux sociaux comme LinkedIn ou bien parmi les CVthèques.
Pour près de 20% des entreprises, l’échange téléphonique constitue un véritable entretien d’embauche. Les recruteurs s’assurent alors de la motivation du postulant et de sa personnalité.
La visioconférence gagne du terrain
Les nouvelles technologies s’invitent aussi dans le processus de recrutement par l’intermédiaire de la visioconférence. L’année dernière, 11% des entreprises ont utilisé ce mode à la fois pour effectuer une présélection et pour faire le tri dans les candidats de la short list. Mais il est intéressant de voir que les grandes entreprises de plus de 1000 salariés y ont deux fois plus recours que les entreprises de moins de 100 salariés. La visioconférence “demande un équipement spécifique qui est souvent moins accessible aux petites entreprises qui recrutent de façon épisodique”, souligne l’agence d’emploi pour les cadres.
Les entreprises vérifient plus souvent les diplômes que les références
D’autres étapes de sélection attendent les candidats. Les tests ont ainsi la cote dans de nombreuses entreprises: un quart d’entre elles y ont recours. Si le recrutement a été confié à un cabinet, ce taux grimpe à 56%. Si les cadres travaillant dans la santé ou la formation ont peu de chances d’y être soumis, ceux travaillant dans l’industrie agro-alimentaire ou la banque et l’assurance ont une chance sur deux de passer ces tests. Les jeunes cadres sont aussi plus souvent testés: 34% des moins de 30 ans ont vu leurs compétences testées.
Enfin, les entreprises aiment s’assurer que le candidat n’a pas enjolivé son profil, en gonflant ses expériences ou les diplômes obtenus. Ainsi dans neuf recrutements sur dix, un contrôle est effectué.
Si le recrutement est assuré par les ressources humaines, la vérification portera en priorité sur les diplômes obtenus (74% des cas). Si c’est un cabinet de recrutement, il s’attachera en priorité au contrôle des références (80% des cas). Une situation qui s’explique notamment par le profil des candidats en lice. Les jeunes sont plus fréquemment recrutés directement par les entreprises. Celles-ci vont donc s’attacher davantage aux diplômes. L’Apec souligne aussi que le contrôle des références étant chronophage, les entreprises n’ont donc pas forcement les ressources en interne pour le faire. Une lacune qui n’a pas échappé aux entrepreneurs: plusieurs start-up proposent des services de vérification de CV ou bien du niveau de langue.
(1) Enquête menée par téléphone, en janvier et février 2017 par l’institut BVA auprès de 1400 entreprises du secteur privé de plus de 50 salariés ayant recruté au moins un cadre au cours des 12 derniers mois.
Avec bfmbusiness