La production de tabac donne un bol d’air frais à l‘économie du Zimbabwe. Au cours de la saison 2017-2018, le pays a écoulé un total de 237,1 millions de kilos de feuilles séchées.
Un chiffre astronomique inédit dans l’histoire du Zimbabwe surtout après l’isolement consécutif à la politique de réforme foncière impulsée par l’ancien président Robert Mugabe.
À 28 ans, Simbisai Mutezi a abandonné son travail de serveuse l’année dernière pour se consacrer à la terre rétrocédée à ses parents.
Le changement de profil des planteurs… a été très bénéfique pour le secteur.
« Comme je suis là maintenant, je vois que tout va pour le mieux parce que si je réussis à obtenir autant d’argent – comme cette saison, je peux obtenir 3 000 dollars, je peux survivre à tout… Je peux même acheter d’autres intrants, investir pour cultiver à nouveau. Donc c’est bon pour moi, parce que ça peut changer ma vie ».
Le tabac zimbabwéen tire profit d’un contexte favorable : la demande croissante de la Chine, le plus grand réservoir de fumeurs au monde, la disponibilité des financements des grandes compagnies de tabac et surtout une production mondiale en berne depuis 2008.
« Dans les années précédentes, nous ne pouvions pas satisfaire le marché, se souvient Edwin Maranga, un négociant. Acheter maintenant signifie que nous pouvons satisfaire nos commandes. Cela signifie plus de devises et cela signifie plus de revenus pour les marchands de tabac. Oui, ils en tirent beaucoup profits parce que plus vous avez de tabac, plus vous gagnez de l’argent ».
Le secteur jadis dominé par la minorité blanche est à présent géré par des dizaines de milliers de planteurs noirs qui ont bénéficié des expropriations des années 2000. Une bonne nouvelle pour Andrew Matibiri, le patron du Conseil zimbabwéen du tabac (TIMB).
« La transformation qui est arrivée, en d’autres termes, le changement de profil des planteurs des grands fermiers, qui produisent en moyenne 40 hectares, à des fermiers à petite échelle produisant en moyenne un hectare, a été très bénéfique pour le secteur. Cela a permis à plus de personnes, à plus de ménages de tirer bénéfice des très lucratives récoltes et a également mis la culture de tabac au Zimbabwe en conformité avec le reste du monde ».
Le TIMB avance que le négoce des feuilles de tabac bord champ a battu le record établi en l’an 2000. À l‘époque, 4 000 fermiers blancs produisaient 85 % du tabac exporté par le Zimbabwe.
Cette saison, ils sont 111 000 à revendiquer le vent nouveau que l’argent du tabac fait souffler sur l’ensemble du pays.
Avec africanews