Les patrons en République Démocratique du Congo ne sont pas satisfaits du climat des affaires. A l’occasion de la cérémonie d’échange des vœux de Nouvel An tenue le 25 janvier dernier en présence du premier ministre congolais, le président de la Fédération des entreprises du Congo, Albert Yuma, a déploré un climat non favorable ni à la croissance ni à l’investissement.
Les affaires ne semblent pas prospérer actuellement en République Démocratique du Congo (RDC). Au cours d’une allocation à l’occasion de la cérémonie d’échange des vœux en présence du Premier ministre, Bruno Tshibala, le président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC – patronat), Albert Yuma, a exprimé tout son désarroi par rapport au climat des affaires dans le pays. Le responsable a déploré un climat qui ne favorise ni l’investissement, ni la croissance, et encore moins le développement de la RDC. Albert Yuma a dénoncé un climat des affaires miné par « la corruption, le harcèlement fiscal, l’insécurité juridique et judiciaire ». Toujours relevant les difficultés du monde des affaires dans le pays, le président de la FEC a également dénoncé « les importations irrégulières et frauduleuses en provenance des pays limitrophes, lesquelles contraignent certaines entreprises à fermer ou à réduire leurs activités ». Des pratiques contre lesquelles l’expert a appelé de tous ses vœux.
En ce qui concerne la croissance, le patron des patrons congolais indique que les performances de l’année 2017 sont encore loin de ce dont le pays a besoin. Il a estimé que même si l’activité économique en RDC a connu une augmentation l’année dernière avec un taux de croissance de 3,2% à fin 2017, contre 2,4 % un an plus tôt, cette croissance est trop faible pour assurer le financement et la relance de l’économie congolaise. Il a assuré néanmoins garder espoir pour cette année 2018, au cours de laquelle la croissance économique de la RDC est ”attendue à 4%”.
Appliquer les résolutions et recommandations
Le climat des affaires en RDC a toujours été sujet à de vives inquiétudes des hommes d’affaires et notamment de la FEC. L’année dernière (août-septembre 2017), lors d’une rencontre consacrée à l’amélioration du cadre macroéconomique pour faciliter les affaires dans le pays, plus de 150 personnalités du monde des affaires ont tenté de répondre à la question de savoir « pourquoi la RDC reste toujours à la traîne des pays du monde en ce qui concerne le climat des affaires », rapportait la presse locale. Lors de ce forum, la FEC a rappelé les 600 résolutions et recommandations formulées et qui sont appliquées à moins de 20%. Le vice-président de la FEC, Dieudonné Kasembo avait invité le gouvernement à appliquer ”des mesures courageuses” et à encourager « la production intérieure qui constitue la base d’une paix sociale durable dans le pays ».
Par ailleurs, le responsable a aussi dénoncé la fraude, la multiplicité de taxes, l’organisation des portes d’entrée dans le pays (référence faite aux entrées maritimes, fluviales et autres). Abordant les réformes nécessaires, Dieudonné Kasembo a mis l’accent sur les réformes fiscales efficaces pouvant permettre l’amélioration du climat des affaires et sur les indicateurs du Doing business. Il s’agit des indicateurs prioritaires : création d’entreprise, permis de construction, transfert de propriété, raccordement de l’électricité, l’obtention des prêts, etc.
Avec latribuneafrique