Ce 11 novembre, à Genève, les sept principaux leaders de l’opposition congolaise ont porté leur choix sur Martin Fayulu, désigné candidat unique de l’opposition à la présidentielle du 23 décembre en République démocratique du Congo (RDC). Le troisième homme que l’on n’attendait pas l’emporte devant les favoris Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe.
« Un homme qui n’a jamais transigé avec le pouvoir Kabila », selon ses amis politiques, « un extrémiste » aux yeux de la majorité présidentielle : Martin Fayulu n’était pas très connu jusqu’ici au-delà de la capitale congolaise, Kinshasa, où il est né il y a 62 ans.
Elu député en 2011, il est d’abord passé par la case affaires avant d’embrasser une carrière politique. Après des études à Paris puis à San Francisco aux Etats-Unis, Martin Fayulu rejoint le groupe pétrolier Mobil en République démocratique du Congo (RDC) dont il va gravir toutes les échelons jusqu’à occuper le poste de directeur général pour l’Ethiopie.
Son engagement politique date des années 1990, lorsqu’il participe à la Conférence nationale souveraine. Il est déjà à l’époque dans le camp de l’opposition au maréchal Mobutu Sese Seko.
« Candidature de combat »
Très proche des positions de la société civile et des mouvements citoyens, Martin Fayulu n’hésite pas à mouiller sa chemise. Il a été arrêté à deux reprises au moins pour sa participation dans des manifestations interdites par le pouvoir.
Cet homme qui vient d’être choisi comme le candidat unique de l’opposition pour la présidentielle du 23 décembre représente donc une « une candidature de combat » explique un spécialiste. Il incarne en quelque sorte l’aile dure de l’opposition congolaise qui n’entend rien céder sur la machine à voter et la liste électorale, quitte à boycotter les élections.
Après avoir fait main basse sur la CENI, le système Kabila tient maintenant captives toutes les institutions du pays afin de perpétuer son pouvoir en toute illégalité. L'équipe de campagne de M. Shadari; l'Etat au service d'un clan prédateur contre la population. Inacceptable.
— Martin Fayulu (@MartinFayulu) November 4, 2018
Un diplomate en poste à Kinshasa dit ne pas le voir céder sur la machine à voter, de même pour la Ceni, la Commission électorale. « Il faudra une médiation qui fasse autorité pour sortir de ce blocage sinon le processus électoral va échouer », conclut-il.
Avec RFI