Le Programme alimentaire mondiale et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture vont se mobiliser en faveur des femmes de l’est de la République démocratique du Congo. Un récent communiqué d’ONU-Femmes a indiqué qu’avec un financement allemand de 35 millions d’euros, les deux organismes vont piloter conjointement un projet visant entre autres, l’autonomisation de ses femmes.
La situation humanitaire à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), particulièrement celle des femmes déplacées en raison des conflits armés, préoccupe aujourd’hui différents partenaires du pays. L’ONU-Femmes a annoncé la semaine dernière une initiative du Programme alimentaire mondiale (PAM) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en faveur des femmes de cette région ainsi que les petits paysans.
Dans un communiqué rendu public, l’agence onusienne a indiqué que le projet comporte deux volets : un premier porte sur l’autonomisation des femmes qui en seront bénéficiaires. Il consiste à proposer aux femmes des micro-financements, ainsi que des cours d’alphabétisation afin de leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans leurs communautés. Le second volet concerne le secteur agricole et vise à former les petits agriculteurs ruraux retournant dans leurs villages en raison des conflits.
Le programme de formation prendra en compte les meilleures pratiques agricoles connues, notamment les techniques de séchage, de stockage et de mouture de grains. La formation portera également sur la commercialisation des produits, le but étant de venir en aide à ces petits agriculteurs afin qu’ils puissent augmenter leurs revenus.
Cette approche dans l’aide aux populations victimes des conflits armés en RDC utilisée par les deux organismes internationaux est peu connue. A la FAO, on estime même qu’elle permettra de faire la différence.
« L’approche qui permet de combiner le renforcement des capacités économiques, sociales, techniques et financières distingue cette initiative des autres. Grâce à cette contribution, le PAM et la FAO sont capables d’unir leurs forces pour relancer l’économie locale et la production alimentaire des petits exploitants agricoles, y compris les groupes vulnérables tels que les personnes de retour et les femmes chefs de famille», a commenté Alexis Bonte, représentant intérimaire de la FAO en RDC cité par la presse locale. Selon lui, ce projet permettra également de renforcer la cohésion sociale et d’apporter espoir et perspectives à des gens qui ont traversé des situations très difficiles.
35 millions d’euros débloqués par l’Allemagne
Pour ce projet, le PAM et la FAO ont dû compter sur un appui allemand de 35 millions de dollars. La première puissance de l’Europe, par son ministère fédéral de la Coopération économique et du développement (BMZ), a en effet débloqué les fonds par l’intermédiaire de la Banque de Développement allemande (Kreditanstalt für Wiederaufbau, KfW).
«Avec la contribution de l’Allemagne, le PAM et la FAO vont travailler en collaboration avec le gouvernement de la RDC afin d’accélérer le rétablissement et la diversification des moyens d’existence des petits exploitants agricoles», a laissé entendre Claude Jibidar, représentant et directeur du PAM en RDC. «Si nous nous assurons que les objectifs de ce projet sont atteints, non seulement nous sauverons des vies, mais nous changerons aussi des vies», a-t-il ajouté.
Notons que l’action de la FAO et du PAM est surtout justifiée par la peur du retour de la guerre dans la région de l’est de la RDC. «Une pénurie de ressources et d’opportunités économiques alimente souvent les frustrations qui peuvent déclencher de nouvelles violences dans une région où des millions de personnes sont déjà mortes lors de vagues de violence successives», précise le PAM.
Avec latribune