Majorité et opposition congolaise devaient entamer ce jeudi des discussions organisées sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Quant à l’opposant en exil Moïse Katumbi, il a déclaré qu’il envisageait de rentrer au pays « pour être aux côtés du peuple ».
C’est un rebondissement de plus dans la vie politique particulièrement mouvementée en RD Congo. Dans un communiqué publié tard dans la soirée de mercredi, la Cenco a annoncé que l’ouverture de nouveaux pourparlers entre l’opposition et le camp Kabila était « prévue ce jeudi 8 décembre 2016 » à 10 heures (9 heures GMT) à Kinshasa.
Les évêques catholiques ont « reçu les responsables de la majorité et de toutes les tendances de l’opposition », selon l’abbé André Masinganda, secrétaire général adjoint de la Cenco. Ils ont notamment rencontré l’opposant historique Étienne Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qui exige toujours le départ du chef de l’État Joseph Kabila à la date du 19 décembre, dernier jour de son mandat présidentiel actuel.
« Véritable dialogue inclusif »
L’enjeu des négociations, qui ne devraient durer que trois jours, est de conclure un accord permettant d’organiser une transition jusqu’à l’élection du successeur de Joseph Kabila, à qui la Constitution interdit de se représenter. Une telle solution rendrait de fait caduc l’Accord politique signé en octobre entre la majorité présidentielle et une frange minoritaire de l’opposition.
Celui-ci consacrait le renvoi de la présidentielle à une date non fixée et le maintien au pouvoir du chef de l’État en contrepartie de la nomination d’un Premier ministre issu de l’opposition. Le « Rassemblement » de l’opposition constitué autour de l’UDPS avait refusé cet accord, exigeant un « véritable dialogue inclusif ».
Moïse Katumbi de retour ?
Si Étienne Tshishekedi prend part à ses négociations, ce n’est pas le cas de Moïse Katumbi, l’autre poids lourd de l’opposition. Celui-ci les suit toutefois attentivement. Depuis Washington, il a affirmé au Financial Times qu’il envisageait de rentrer en RD Congo si le dialogue venait à échouer et si Joseph Kabila ne quittait pas la présidence.
« Je serai aux côtés du peuple », a-t-il expliqué au journal américain le 8 décembre, se disant « pas effrayé » par la possibilité d’être arrêté.
Avec Jeune Afique