En République démocratique du Congo, la fourniture aux miniers d’énergie importée d’Afrique du Sud risque de ne pas être aussi rapide que prévu.
La SNEL, la société nationale en charge de la fourniture électrique, vient en effet de conclure avec l’Eskom un accord sur l’importation de 200 MW et s’impose en intermédiaire entre la compagnie sud-africaine et les entreprises minières installées dans la province du Katanga auxquelles cet approvisionnement est destiné.
Lors des négociations avec l’Eskom, les miniers avaient émis le vœu de s’approvisionner directement auprès d’elle, mais cette doléance était contraire aux lois du Pool énergétique de l’Afrique australe qui exigent qu’ils passent par leur compagnie nationale d’électricité. Cependant, selon les dires de Ben Munanga, le président de la commission énergie de la Chambre des mines, les charges prévues par la SNEL sont si exorbitantes que les compagnies minières n’envisagent même pas encore un début de négociations. « Au lieu d’être un facilitateur de la transaction, la SNEL veut réaliser du profit.» s’est-il récemment plaint à Reuters.
Ce à quoi Medard Kitakani, le porte-parole de la SNEL a répondu que son organisation était une société commerciale qui devait agir en tant que telle, tout en servant les intérêts de l’économie nationale. « Nous sommes toujours en discussion avec l’Eskom, et il serait prématuré de faire des commentaires définitifs à ce propos. Nous espérons achever bientôt les pourparlers.» a-t-il affirmé.
Les compagnies minières implantées au Congo reçoivent actuellement la moitié de l’énergie dont elles ont besoin pour leurs activités, se retrouvant ainsi forcées de recourir à des générateurs électriques qui élèvent significativement leurs coûts d’exploitation.
Le Congo enregistre en ce moment un déficit énergétique de 700 MW.
L’énergie importée de l’Afrique du Sud aura un coût particulièrement élevé puisqu’il devra transiter par les réseaux de transport électrique zimbabwéen et zambien.
Avec (Agence Ecofin)