En France, une personne sur cinq a changé de métier entre 2010 et 2015. Les plus concernés sont les moins de 30 ans. Les femmes ont une probabilité de réorienter leur carrière professionnelle très supérieure aux hommes.
Entre 2010 et 2015, 22% des personnes en emploi âgées de 20 à 50 ans ont changé de métier en France, un phénomène qui concerne davantage les débuts de carrière, les femmes et la région parisienne, selon une étude du ministère du Travail publiée mardi. “Les personnes âgées de 20 à 29 ans en 2010 ont changé de métier deux fois plus souvent entre 2010 et 2015 que celles de 40 à 50 ans”, indique la Dares, le service des statistiques du ministère.
Son étude est basée sur l’enquête Formation et qualification de l’Insee, laquelle s’est penchée sur les changements de métiers et de domaines professionnels auprès de 13.900 personnes âgées de 20 à 50 ans. Sur cet échantillon, certaines personnes sont allées plus loin en changeant de domaine professionnel (16%). Autre enseignement, les femmes “ont une probabilité de changer de métier supérieure de 6 points à celle des hommes”, ce qui peut s’expliquer par le sous-emploi, qui pourrait les inciter à changer de métier pour travailler davantage, ou bien par la volonté de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale.
Une tendance forte en Île-de-France
Les célibataires changent davantage de métier que les personnes en couple, et les immigrés originaires d’un pays non européen davantage que les non-immigrés, indique aussi la Dares. La mobilité professionnelle varie également en fonction des territoires, avec une probabilité de changer de métier plus forte en région parisienne, –où se conjuguent forte densité d’emplois et grande diversité de métiers–, que dans le reste de la France métropolitaine.
Sans surprise, le changement de métier est plus fréquent pour les contrats les plus précaires (intérim, CDD). Les fonctionnaires, changent quatre fois moins souvent de métier que les salariés qui n’ont pas de CDI, souligne la Dares. La comparaison par domaines professionnels permet d’observer que l’électricité-électronique, l’artisanat et le commerce connaissent les mobilités professionnelles les plus fortes, tandis que les changements de métiers sont plus rares dans l’agriculture, le secteur de la santé et de l’action sociale, ou encore l’enseignement et la formation. Ainsi, 31% des personnes qui travaillaient dans l’électricité ou l’électronique en 2010 ont changé de domaine en 2015, pour rejoindre par exemple la maintenance (10%) ou le BTP (6%).
Dans les métiers soumis à concours ou dont l’accès est limité (enseignants, cadres de la fonction publique, policiers, médecins, juristes, etc.), la mobilité est nettement plus faible. La banque-assurance “se distingue par sa plus forte mobilité interne”, avec des changements de métier mais pas de domaine professionnel, grâce à l’importance des promotions et formations et à des conditions de travail globalement bonnes, relève encore l’étude.
Avec bfm