Jeudi 13 avril 2017, Donald Trump a une nouvelle fois fait une démonstration de force au Moyen-Orient. Cette fois-ci en utilisant la plus puissante bombe non nucléaire de l’arsenal américain, la GBU-43/B, plus communément appelée la “mère de toutes les bombes”. Mais la GBU-43/B, qu’est-ce que c’est ?
Jeudi 13 avril 2017, l’armée américaine, sous l’ordre du président Donald Trump, a lancé une attaque sur des positions de Daesh dans des grottes et tunnels de la province de Nangarhar, à l’est de l’Afghanistan. Le bombardement aurait tué 36 djihadistes. “A la suite du bombardement, des repaires stratégiques de Daesh et un complexe profond de tunnels ont été détruits, et 36 combattants de Daesh tués”, a indiqué le ministère américain de la Défense vendredi 14 avril au matin. Sauf que pour cette attaque, l’armée américaine a recouru pour la première fois à une arme bien particulière, la GBU-43/B, ou Massive Ordnance Air Blast Bomb (MOAB), baptisée “mère de toutes les bombes”.
Zone d’impact de la bombe dans la province de Nangarhar, en Afghanistan. © NOORULLAH SHIRZADA / AFP
La bombe américaine la plus puissante (hors nucléaire)
C’est en 2002 que la direction des armées à commencé à réfléchir à l’élaboration de la GBU-43/B. Très rapidement (en 9 mois), le programme MOAB est passé de l’attribution du contrat de développement à la fin de trois tests de vol réussis. Le premier test grandeur nature se tient le 11 mars 2003.
Hors armement nucléaire, cette munition est la charge la plus puissante de l’armée américaine. D’ailleurs, ses mensurations ne laissent planer aucun doute quant à cette affirmation. D’une taille d’environ 9 mètres, la GBU-43 est équipée d’une charge explosive de 8,5 tonnes de composition H6 (un mélange de Cyclotrimethylene trinitramine, de TNT et d’aluminium) et a une puissance équivalente à 11 tonnes de TNT. A titre de comparaison, Little Boy, la bombe lâchée sur Hiroshima le 6 août 1945, équivalait à environ 13 000 tonnes de TNT.
Si cette arme produit une explosion très importante, les effets de fragmentation sont moindres. Conçue pour exploser en surface, c’est en fait son souffle qui occasionne le plus de dégâts. Le rayon de destruction de MOAB est de 150 m. Cette munition, éjectée par un avion suffisamment gros tel que des cargos C-130, est pilotée par un système de guidage satellite aidé d’ailerons et d’un gyroscope. Autant d’outils qui permettent en théorie de frapper avec le plus de précision possible. Cette arme se destine avant tout aux objectifs difficiles d’accès. En l’occurrence ici, des grottes et tunnels dans une région montagneuse reculée de l’Afghanistan. Mais pas seulement. “On s’attend à ce que l’arme ait un effet psychologique important sur ceux qui en sont témoins. Cette arme massive offre une capacité à effectuer des opérations psychologiques, à attaquer des cibles sur une grande surface ou à atteindre des cibles cachées dans des tunnels ou des grottes”, explique le think tank spécialisé sur les questions de défense globalsecurity.org.
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Mais qui a la plus puissante ?
Sans surprise, la Russie disposerait elle aussi d’un engin comparable dans son arsenal. Voir pire ! Surnommé sans grande originalité le “père de toutes les bombes”, la munition FOAB testée en 2007 aurait la particularité d’être 4 fois plus destructrice que son homologue américain soit une puissance équivalente à 44 tonnes de TNT. Pour un rayon de souffle de 300 mètres…
© JOHN SAEKI, LAURENCE CHU / AFP